Economie du café, la hausse éternelle?

Plusieurs torréfacteurs disent à qui veut l'entendre que les cours du cafés montent et ne cesseront de le faire. Justifiant ainsi des hausses infinies.

Un article intéressant sur le Robusta, mais qui donne surement pas une bonne image du marché de l'arabica.

Les prix du petit noir grimpent
Les stocks sur l'Intercontinental Exchange ont baissé de 35% cette année, et certains fabricants, comme Maxwell, ont déjà répercuté l'augmentation du prix de la matière première sur le consommateur.

La chaîne de café Starbucks a fait de même fin septembre. Cela me semblait déjà cher, mais à ce rythme-là, s'offrir un simple expresso va devenir un luxe !

Stocks en baisse, demande en hausse
Les raisons de la flambée de ces derniers mois sont simples : la demande des pays émergents comme de l'Europe de l'Est, de l'Afrique du Nord ou de l'Asie est forte ces derniers mois, y compris en Chine, pays du thé par excellence !

En outre, dans ces pays au pouvoir d'achat plus ou moins faible, la demande est d'autant plus forte en robusta, plus abordable que l'arabica, et qui a progressé plus de 2 fois plus vite récemment.

(...)

Surplus et correction à venir
La récolte d'une majorité de pays producteur a lieu d'octobre à mars, à commencer par le Vietnam, premier producteur mondial de robusta. Et les experts s'accordent pour dire qu'il y a aura un surplus sur le marché dans les prochains mois.

Les stocks devraient donc se reconstituer rapidement, et les fonds d'investissement pourraient amplifier la correction de cet actif particulièrement volatil, en se retirant du marché aussi vite qu'ils y sont entrés...

source : http://www.edito-matieres-premieres.fr/1447/soft/robusta-cafe.html

Quand à l'Arabica :

Les prix vont-ils continuer de progresser ?
Résumons la situation :

▪ Le stock atteint des niveaux historiquement bas

▪ La météo actuelle va peser sur la production 2010/2011 et la Colombie ne sera pas la seule touchée. La récolte du Brésil, qui était jusqu'ici attendue en hausse de 25% par rapport à la précédente saison, pourrait être révisée à la baisse.

▪ Nous ne pourrons sans doute pas "regonfler" le niveau de stock sur la saison et entrerons donc dans la saison 2011/2012 (septembre prochain) avec un stock très faible. Or sur cette future saison, les pieds de café brésiliens produiront moins (souvenez-vous que les pieds de café ne produisent abondamment qu'un an sur deux) !

Les nuages s'accumulent sur l'arabica...

Les prix de l'arabica devraient donc rester élevés et pourraient même continuer de croître.

source : http://www.edito-matieres-premieres.fr/1446/soft/arabica-bresil-colombie.html

Intéressant, et inquiétant !
Dis-moi, puisque tu sembles pas mal renseigné sur ce genre de choses, j'imagine que, la demande stimulant l'offre selon un bon vieux réflexe de base de l'économie capitaliste mondialisée et dérégularisée, de nouveaux pays producteurs de café vont se lancer sur le marché pour répondre à cette demande ? Sais-tu s'il y en a, lesquels ? Avec une identité gustative particulière ?
Par ailleurs tu sembles avoir de connaissances précises (entrevu dans un autre post) sur ce qui se passe en Ethiopie, selon toi ça ne serait pas terrible, tu voudrais bien nous en dire plus ?
Merci !

Cette hausse n'est pas illégitime : un torréfacteur me disait que le café est, aujourd'hui, au même prix qu'il y a 20 ans. Pas d'augmentation mais une baisse si on tient compte de l'inflation... C'est anormal.
D'autre part, je crains que la hausse actuelle ne soit, pour partie, le fait de spéculateurs et qu'elle ne profite nullement aux producteurs...

kizuchi a écrit:Intéressant, et inquiétant !

Dis-moi, puisque tu sembles pas mal renseigné sur ce genre de choses, j'imagine que, la demande stimulant l'offre selon un bon vieux réflexe de base de l'économie capitaliste mondialisée et dérégularisée, de nouveaux pays producteurs de café vont se lancer sur le marché pour répondre à cette demande ? Sais-tu s'il y en a, lesquels ? Avec une identité gustative particulière ?

Franchement je ne suis pas spécialiste de ce genre de questions, mais celles que tu poses sont excellentes.

Il est tout à fait possible que de nouvelles cultures soit lancées par de grands groupes et gouvernements. Cependant il semblerait que le café ne soit pas une culture de tout repos et qu'elle soit assez bien verrouillée par les grands groupes et grands propriétaires terriens. Je ne suis pas persuadé de la libre concurrence sur ce secteur.

De plus, comme il est dit dans l'article la culture dans certains pays est devenues problématiques à cause du climat. Il est donc possible d'avoir une production trop faible pour un nouvel arrivant et de nouvelles plantations. Ce qui peut donc décourager les investisseurs.

Un autre point à prendre en compte, c'est l'arrivée massive de fonds d’investissement ces dernières années qui gonflent les prix sans raisons forcément objectives puisqu'à des vues spéculatives. Il s'envoleront aussi vite qu'ils sont apparus, ne permettant pas d'avoir la vue à moyen long terme que la culture du café requiert.

Mais une alternative à ces contrats à terme commence à exister, et bien que les prix s'appuient sur les cotations, elles ne sont pas liés pour autant. De nombreux acteurs moyens à petit s'appuie sur des relations type Max Havelaar ou plus direct encore. Aux états Unis de nombreux torréfacteurs de la troisième génération s'efforce de nouer des relations directes avec les coopératives ou des producteurs. De fait les prix sont négociés sur la base des cours, mais bien supérieurs et ne suivent pas forcément les évolutions. C'est le but affichés des Cup of Excellence, intelligentsia, etc...

L'agriculture n'étant pas le monde des bisounours que les torréfacteurs américains veulent étaler ou que le sourire de JP Pernault après un reportage sur le salon de l'agriculture laisse imaginer, le prix ne créér pas forcément la qualité.

Le foix gras est une denrée de luxe, mais les producteurs ne sont pas forcement bien considéré et la qualité parfois absente.

De mon point de vues je vois plutôt un morcellement des marchés plutôt qu'une influence globale en faveur ou défaveur de la qualité. Un marché guidé par les passionés (consommateur, producteur), par la finance, par les besoins de caféines, par...

Par ailleurs tu sembles avoir de connaissances précises (entrevu dans un autre post) sur ce qui se passe en Ethiopie, selon toi ça ne serait pas terrible, tu voudrais bien nous en dire plus ?

Je n'oserais dire précise. Je parlais d'ailleurs du Yémen, pas de l'éthiopie. Je ne préfère pas m'étendre sur les raisons subjectives de ce choix, mais elles sont liés à l’aspect géopolitique plus que qualitatifs d'informations publics et d'autres entendus de la bouche de connaissances.

Merci !

Merci pour ta réponse !