Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
La cafetière de « de Belloy » (ou Debelloy ou Dubelloy)
On lit partout que Jean-Baptiste de Belloy, alors archevêque de Paris, aurait inventé la cafetière sans ébullition dans les années 1800.
Jean-Baptiste de Belloy de Morangles (1709-1808) - Peinture de Laurent Dabos 1806
C’est effectivement juste après la Révolution française que cette révolution dans le mode de préparation du café (Française elle aussi) a vu le jour. Jusque-là, le café était préparé en infusion (comme le thé), bouilli à la Turque ou préparé à la Grecque... des méthodes importées des pays d’origine du café, mais qui de l’avis des gourmets et gourmands de l’époque donnait un café au goût exécrable. Ça ne l’empêchait pas de s’être répandu dans toute la France et d’être consommé abondamment.
Cafetière Debelloy ou Dubelloy
Cette cafetière, appelée «sans ébullition», est tout simplement le premier percolateur. Elle est composée de deux parties avec, à la jonction, un filtre constitué d’une grille et d’un couvercle métallique percés de trous où était tassée la poudre de café. On versait l’eau chaude dans la partie du haut qui passait à travers le café et était récupérée dans la partie basse. La partie du bas était maintenue chaude par bain-marie. Par la suite. plusieurs améliorations ont été apportées à cette cafetière originale par différents inventeurs mais elle conservera sa popularité jusqu'au milieu du XXeme siècle.
Cet appareil-là n’a pas été breveté, mais à l’époque ça se bouscule du côté des brevets... le premier (sur une méthode d'infusion) date de 1802.
À la recherche de dates plus précises, je me suis intéressé à Jean-Baptiste de Belloy et me suis demandé comment un prélat occupé à réorganiser le clergé en tant qu’archevêque de Paris sous le Concordat (cadeau de Bonaparte pour avoir donné l’exemple) et âgé alors de plus de 80 ans avait pu inventer une cafetière. J’avais des doutes, d’autant qu’en remontant dans le temps on ne fait plus trop mention de l’archevêque.
Et c’est en trouvant une des (sinon la) premières mentions de la cafetière de Belloy dans l’ «Almanach des Gourmands» d’Alexandre-Balthazar-Laurent Grimod de La Reynière (2e année, 2e édition), publié en 1805 (une lecture délectable que je vous conseille), que j’ai trouvé non pas l’année, mais l’inventeur.
C’est écrit noir sur blanc par un contemporain fin gastronome et proche de de Belloy que l’inventeur de la cafetière du même nom n’est pas l’archevêque, mais son neveu...
Il est dit dans cette version que l’invention est «récente», on peut donc la situer au plus à quelques années plus tôt, soit vers 1802-1803.
Les amis de La Reynière et en particulier Joseph Gastaldy (autre personnage haut en couleur) ont grandement participé à la promotion de cette invention qui s’est retrouvée (après quelques améliorations) dans de nombreux foyers et cafés de Paris. Foulquier, propriétaire du Café des étrangers au Palais Royal, qui aurait été le premier à croire en cette avancée technologique s’en serait fait fabriqué une avec l’aide de de Belloy et elle aurait fait la réputation de son café.
Un autre de Belloy donc... (Wikipédia et autres, plus les dizaines de sites qui ont relayé cette information d’un archevêque inventeur peuvent aller se rhabiller).
Quant à son véritable nom, il n’est pas mentionné, mais des neveux de l’archevêque à cette époque je n’en ai trouvé que trois dont deux portent le nom «de Belloy» :
- François-Rose comte de Belloy (né à Nevers le 16 août 1782, mort à Marseille le 4 janvier 1830).
- Antoine-Bernard Ducla de Belloy dont on sait seulement qu’il s’est marié en 1813.
Pour l’anecdote, le docteur Gastaldy, qui était président du jury dégustateur de La Reynière, amateur de bonne chère, grand promoteur du café pour son goût et ses bienfaits pour la santé est mort en 1806 des suites d’un repas chez Jean-Baptiste de Belloy (alors Cardinal). Il n’a pu résister à se resservir deux fois d’un plat de saumon posé devant lui et le plat n’a été retiré que trop tard. Il est mort peu de temps après avoir soupiré « Ah le bon saumon ! Ah le bon saumon !» («A century of anecdote from 1760 to 1860» de R. Bentley, 1864).
L'autre inventeur...
+
En fait cette invention aurait été subtilisée au pharmacien, chimiste et inventeur de Rouen François-Antoine-Henri Descroizilles (1751-1825) concepteur de la « caféolette » en 1802 [ref].
François-Antoine-Henri Descroizilles (1751-1825)
Ce serait le ferblantier chez qui il aurait fait fabriquer sa cafetière qui lui aurait volé l'idée (c'est ce que rapporte Louis Simon dans «Le chimiste Descroizilles (François-Antoine-Henri) 1751-1825: sa vie, son oeuvre», 1921).
On retrouve l'histoire chez plusieurs sources:
« C'est ainsi qu'en faisant des recherches sur la distillation des liquides, il construisit un petit appareil portatif, lequel, modifié légèrement, est encore connu aujourd'hui sous le nom d'alambic de Gay-Lussac. C'est lui, qui, grand amateur de café, fit construire par un ferblantier de Rouen, le modèle d'un filtre en ferblanc, que Fourcroy et Chaptal possedaient dejà, lorsque le constructeur eut l'idée d'aller exploiter la decouverte du savant Rouennais. A Paris, le filtre presenté à l'abbé Du Belloy, fut prôné par son nouveau protecteur, et fit la fortune du marchand, qui, par reconnaissance, le vendit sous le nom de cafetière a la Du Belloy. »
(Dictionnaire encyclopédique et biographique de l'industrie et des arts industriels, tome IV, 1884)
« Descroizilles recevait à sa table Fourcroy, Chaptal et quelques amis. Ceux-ci, agréablement surpris de l’arôme du café que leur servait leur amphytrion, lui en demandèrent la cause, et Descroizilles de leur montrer la première cafetière à filtre que connaît aujourd’hui la plus infime maison de la dernière de nos bourgades. Cette cafetière fut vulgarisée par un grand amateur de café, l'abbé du Belloy, et l'appareil porta longtemps le nom d'alambic à la du Belloy. »
(Dieppe : station marine balnéaire et climatique, André Cussac, 1926 - passage rapporté dans le Bulletin de la Société d'histoire de la pharmacie, Vol. 15 No 56 pp. 473-474, 1927)
F.-A.-H. Descroizilles, 1. “Description et usage du Berthollimètre,”Journal des Arts et Manufactures, 1795, I, 256-276
2. “Notices sur l'alcali-mètre et autres tubes chimico-métriques, ou sur le polymètre-chimique et sur un petit alambic pour l'essai des vins”, Paris, 1824
Le brillant chimiste était occupé à travailler sur la filtration entre 1788 et 1803 (il est d'ailleurs, avec l'invention du Berthollimètre, à l'origine des alcalimètres), et son père (lui aussi chimiste) avait travaillé très longtemps sur les alambics. Descroizille fils a travaillé avec Fourcroy et Chaptal sur le salpêtre et les côtoyaient à l'Académie des Sciences à partir de 1795, c'est donc autour de ces dates qu'il aurait eu l'idée d'appliquer son alambic d'essai à la préparation du café.
Après ces révélations et pour conclure, j’irai d’une autre version qui me plaît tout autant: cette invention aurait été usurpé à un autre personnage de la noblesse française du nom de Guy-Joseph de GIRARD de CHARNACÉ (1760-1847). Cette histoire est tirée des mémoires de l’historien bonapartiste Jacques Marquet de Norvins (baron de Montbreton). Dans le tome II de ses «Souvenirs d'un historien de Napoléon: Mémorial de J. de Norvins» écrit en 1827, il parle de cet ami et voisin de chambre à la prison de la Force (on ne peut pas vraiment appeler ça une cellule, vu le luxe relatif dans lequel ils vivaient) où ils ont été emprisonnés entre le Coup d'État du 18 fructidor et celui du 18 brumaire (soit entre le 4 septembre 1797 au 9 novembre 1799), décrit comme «le plus inoffensif et le plus gastronome des émigrés».
Le jour du coup d’état de Napoléon et sachant leur libération proche, ils célèbrent en prenant un repas en bonne compagnie et finissent par un délicieux café...
Cet historien, pourtant contemporain de de Belloy se trompe, lui aussi, sur l’inventeur de la cafetière... mais ses souvenirs sont affûtés et il dit bien que la cafetière que Charnacé possédait en 1797 était identique à celle de de Belloy.
La suite...
+ Source: « Archives INPI », avec leur aimable autorisation.
On lit partout que Jean-Baptiste de Belloy, alors archevêque de Paris, aurait inventé la cafetière sans ébullition dans les années 1800.
Jean-Baptiste de Belloy de Morangles (1709-1808) - Peinture de Laurent Dabos 1806
C’est effectivement juste après la Révolution française que cette révolution dans le mode de préparation du café (Française elle aussi) a vu le jour. Jusque-là, le café était préparé en infusion (comme le thé), bouilli à la Turque ou préparé à la Grecque... des méthodes importées des pays d’origine du café, mais qui de l’avis des gourmets et gourmands de l’époque donnait un café au goût exécrable. Ça ne l’empêchait pas de s’être répandu dans toute la France et d’être consommé abondamment.
Cafetière Debelloy ou Dubelloy
Cette cafetière, appelée «sans ébullition», est tout simplement le premier percolateur. Elle est composée de deux parties avec, à la jonction, un filtre constitué d’une grille et d’un couvercle métallique percés de trous où était tassée la poudre de café. On versait l’eau chaude dans la partie du haut qui passait à travers le café et était récupérée dans la partie basse. La partie du bas était maintenue chaude par bain-marie. Par la suite. plusieurs améliorations ont été apportées à cette cafetière originale par différents inventeurs mais elle conservera sa popularité jusqu'au milieu du XXeme siècle.
Cet appareil-là n’a pas été breveté, mais à l’époque ça se bouscule du côté des brevets... le premier (sur une méthode d'infusion) date de 1802.
À la recherche de dates plus précises, je me suis intéressé à Jean-Baptiste de Belloy et me suis demandé comment un prélat occupé à réorganiser le clergé en tant qu’archevêque de Paris sous le Concordat (cadeau de Bonaparte pour avoir donné l’exemple) et âgé alors de plus de 80 ans avait pu inventer une cafetière. J’avais des doutes, d’autant qu’en remontant dans le temps on ne fait plus trop mention de l’archevêque.
Et c’est en trouvant une des (sinon la) premières mentions de la cafetière de Belloy dans l’ «Almanach des Gourmands» d’Alexandre-Balthazar-Laurent Grimod de La Reynière (2e année, 2e édition), publié en 1805 (une lecture délectable que je vous conseille), que j’ai trouvé non pas l’année, mais l’inventeur.
C’est écrit noir sur blanc par un contemporain fin gastronome et proche de de Belloy que l’inventeur de la cafetière du même nom n’est pas l’archevêque, mais son neveu...
Il est dit dans cette version que l’invention est «récente», on peut donc la situer au plus à quelques années plus tôt, soit vers 1802-1803.
Les amis de La Reynière et en particulier Joseph Gastaldy (autre personnage haut en couleur) ont grandement participé à la promotion de cette invention qui s’est retrouvée (après quelques améliorations) dans de nombreux foyers et cafés de Paris. Foulquier, propriétaire du Café des étrangers au Palais Royal, qui aurait été le premier à croire en cette avancée technologique s’en serait fait fabriqué une avec l’aide de de Belloy et elle aurait fait la réputation de son café.
Un autre de Belloy donc... (Wikipédia et autres, plus les dizaines de sites qui ont relayé cette information d’un archevêque inventeur peuvent aller se rhabiller).
Quant à son véritable nom, il n’est pas mentionné, mais des neveux de l’archevêque à cette époque je n’en ai trouvé que trois dont deux portent le nom «de Belloy» :
- François-Rose comte de Belloy (né à Nevers le 16 août 1782, mort à Marseille le 4 janvier 1830).
- Antoine-Bernard Ducla de Belloy dont on sait seulement qu’il s’est marié en 1813.
Pour l’anecdote, le docteur Gastaldy, qui était président du jury dégustateur de La Reynière, amateur de bonne chère, grand promoteur du café pour son goût et ses bienfaits pour la santé est mort en 1806 des suites d’un repas chez Jean-Baptiste de Belloy (alors Cardinal). Il n’a pu résister à se resservir deux fois d’un plat de saumon posé devant lui et le plat n’a été retiré que trop tard. Il est mort peu de temps après avoir soupiré « Ah le bon saumon ! Ah le bon saumon !» («A century of anecdote from 1760 to 1860» de R. Bentley, 1864).
L'autre inventeur...
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En fait cette invention aurait été subtilisée au pharmacien, chimiste et inventeur de Rouen François-Antoine-Henri Descroizilles (1751-1825) concepteur de la « caféolette » en 1802 [ref].
François-Antoine-Henri Descroizilles (1751-1825)
Ce serait le ferblantier chez qui il aurait fait fabriquer sa cafetière qui lui aurait volé l'idée (c'est ce que rapporte Louis Simon dans «Le chimiste Descroizilles (François-Antoine-Henri) 1751-1825: sa vie, son oeuvre», 1921).
On retrouve l'histoire chez plusieurs sources:
« C'est ainsi qu'en faisant des recherches sur la distillation des liquides, il construisit un petit appareil portatif, lequel, modifié légèrement, est encore connu aujourd'hui sous le nom d'alambic de Gay-Lussac. C'est lui, qui, grand amateur de café, fit construire par un ferblantier de Rouen, le modèle d'un filtre en ferblanc, que Fourcroy et Chaptal possedaient dejà, lorsque le constructeur eut l'idée d'aller exploiter la decouverte du savant Rouennais. A Paris, le filtre presenté à l'abbé Du Belloy, fut prôné par son nouveau protecteur, et fit la fortune du marchand, qui, par reconnaissance, le vendit sous le nom de cafetière a la Du Belloy. »
(Dictionnaire encyclopédique et biographique de l'industrie et des arts industriels, tome IV, 1884)
« Descroizilles recevait à sa table Fourcroy, Chaptal et quelques amis. Ceux-ci, agréablement surpris de l’arôme du café que leur servait leur amphytrion, lui en demandèrent la cause, et Descroizilles de leur montrer la première cafetière à filtre que connaît aujourd’hui la plus infime maison de la dernière de nos bourgades. Cette cafetière fut vulgarisée par un grand amateur de café, l'abbé du Belloy, et l'appareil porta longtemps le nom d'alambic à la du Belloy. »
(Dieppe : station marine balnéaire et climatique, André Cussac, 1926 - passage rapporté dans le Bulletin de la Société d'histoire de la pharmacie, Vol. 15 No 56 pp. 473-474, 1927)
F.-A.-H. Descroizilles, 1. “Description et usage du Berthollimètre,”Journal des Arts et Manufactures, 1795, I, 256-276
2. “Notices sur l'alcali-mètre et autres tubes chimico-métriques, ou sur le polymètre-chimique et sur un petit alambic pour l'essai des vins”, Paris, 1824
Le brillant chimiste était occupé à travailler sur la filtration entre 1788 et 1803 (il est d'ailleurs, avec l'invention du Berthollimètre, à l'origine des alcalimètres), et son père (lui aussi chimiste) avait travaillé très longtemps sur les alambics. Descroizille fils a travaillé avec Fourcroy et Chaptal sur le salpêtre et les côtoyaient à l'Académie des Sciences à partir de 1795, c'est donc autour de ces dates qu'il aurait eu l'idée d'appliquer son alambic d'essai à la préparation du café.
Après ces révélations et pour conclure, j’irai d’une autre version qui me plaît tout autant: cette invention aurait été usurpé à un autre personnage de la noblesse française du nom de Guy-Joseph de GIRARD de CHARNACÉ (1760-1847). Cette histoire est tirée des mémoires de l’historien bonapartiste Jacques Marquet de Norvins (baron de Montbreton). Dans le tome II de ses «Souvenirs d'un historien de Napoléon: Mémorial de J. de Norvins» écrit en 1827, il parle de cet ami et voisin de chambre à la prison de la Force (on ne peut pas vraiment appeler ça une cellule, vu le luxe relatif dans lequel ils vivaient) où ils ont été emprisonnés entre le Coup d'État du 18 fructidor et celui du 18 brumaire (soit entre le 4 septembre 1797 au 9 novembre 1799), décrit comme «le plus inoffensif et le plus gastronome des émigrés».
Le jour du coup d’état de Napoléon et sachant leur libération proche, ils célèbrent en prenant un repas en bonne compagnie et finissent par un délicieux café...
Cet historien, pourtant contemporain de de Belloy se trompe, lui aussi, sur l’inventeur de la cafetière... mais ses souvenirs sont affûtés et il dit bien que la cafetière que Charnacé possédait en 1797 était identique à celle de de Belloy.
La suite...
+ Source: « Archives INPI », avec leur aimable autorisation.
Dernière édition par Pootoogoo le Jeu 21 Nov 2013, 03:02, édité 12 fois
pootoogoo- Admin
- Date d'inscription : 20/01/2012
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
j'adhère complètement à cette future saga
rotchitos- Date d'inscription : 05/12/2009
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
Je vais suivre avec intérêt, merci Pootoogoo !
_didier_- Date d'inscription : 26/11/2011
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
On fait comment pour s' abonner ?
zeb- Admin
- Date d'inscription : 01/03/2010
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
En bas à droite de la page, le lien "surveiller les réponses..."zeb a écrit:On fait comment pour s' abonner ?
H@R- Date d'inscription : 31/07/2009
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zeb- Admin
- Date d'inscription : 01/03/2010
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
Pootoogoo,
Tout en salivant sur l'historique de la dernière acquisition de Rotchitios, voilà que tu nous ouvres un second livre sur les cafetières de nos grand-mères
Bravo , Là encore , je vais suivre avec intérêt les différents chapitres
As-tu prévu un quiz à la fin pour voir ceux qui auront suivi ?
Je crois bien qu'il va falloir ouvrir un nouveau thème dans le forum consacré à l'histoire des ustensils ey machines pour faire du café et espresso .
Bravo à toi et comme cette idée t'est venue de la gamme de fabrication des Ets vassal , tu as encore des livres à ouvrir car leur palette était bien large
Nous aurons de quoi lire lire le soir , génial !!
Bonne recherche et à te lire .
Tout en salivant sur l'historique de la dernière acquisition de Rotchitios, voilà que tu nous ouvres un second livre sur les cafetières de nos grand-mères
Bravo , Là encore , je vais suivre avec intérêt les différents chapitres
As-tu prévu un quiz à la fin pour voir ceux qui auront suivi ?
Je crois bien qu'il va falloir ouvrir un nouveau thème dans le forum consacré à l'histoire des ustensils ey machines pour faire du café et espresso .
Bravo à toi et comme cette idée t'est venue de la gamme de fabrication des Ets vassal , tu as encore des livres à ouvrir car leur palette était bien large
Nous aurons de quoi lire lire le soir , génial !!
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hbf11- Date d'inscription : 04/04/2011
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Broyeur : Eureka mignon , Ascaso mini , Porlex , Kyocera, Hario mini Mill
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Localisation : Toulouse
Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
Super initiative Pootoogoo!
Fais gaffe à bien citer tes sources pour ne pas te faire accuser de plagiat.
Bonne continuation et bonnes recherches!
Fais gaffe à bien citer tes sources pour ne pas te faire accuser de plagiat.
Bonne continuation et bonnes recherches!
tomlejardin- Date d'inscription : 15/04/2010
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Broyeur : -
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Localisation : -
Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
Merci Pootoo pour tout ce travail !
Flynn- Prof'spresseur
- Date d'inscription : 08/01/2013
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
Merci pour ces retours et encouragements.
J'aimerai bien savoir qui pourrait m'accuser de plagiat... , c'est plutôt l'inverse qui serait à surveiller ... et à vrai dire je m'en fout.
De nos jours une masse considérable d'information est publique mais la synthèse et la recherche est plutôt rare... bien souvent, ceux qui se protègent du plagiat sont les premiers à faire du copier-coller.
M'apercevoir que Wikipedia, un jour, sera corrigée et que les "plagiaires" relaient la bonne information sera ma récompense.
Je ne comprends pas l'attitude qui consiste à cacher de l'information par peur de se la faire voler... vive le partage.
Recherche Google
J'aimerai bien savoir qui pourrait m'accuser de plagiat... , c'est plutôt l'inverse qui serait à surveiller ... et à vrai dire je m'en fout.
De nos jours une masse considérable d'information est publique mais la synthèse et la recherche est plutôt rare... bien souvent, ceux qui se protègent du plagiat sont les premiers à faire du copier-coller.
M'apercevoir que Wikipedia, un jour, sera corrigée et que les "plagiaires" relaient la bonne information sera ma récompense.
Je ne comprends pas l'attitude qui consiste à cacher de l'information par peur de se la faire voler... vive le partage.
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« Le savoir est le seul bien qui augmente quand on le partage »
« Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Autrement dit : plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. »
pootoogoo- Admin
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
Tu essayera de faire comprendre ça à certains...
On peut se laisser à vouloir comprendre l’intérêt commercial d'une entreprise à vouloir amortir ses investissements comme on peut comprendre que les roms détérioreraient moins la qualité de vie de notre quartier si ils étaient chez eux.... Mais pour moi un brevet c'est surtout, par exemple et pas seulement, 10 ans pendant lesquels les mecs qui ont bouffé leur tableau de bord n'avaient qu'à acheter une Mercedes et pas se plaindre de ne pas avoir d'airbag....
On peut se laisser à vouloir comprendre l’intérêt commercial d'une entreprise à vouloir amortir ses investissements comme on peut comprendre que les roms détérioreraient moins la qualité de vie de notre quartier si ils étaient chez eux.... Mais pour moi un brevet c'est surtout, par exemple et pas seulement, 10 ans pendant lesquels les mecs qui ont bouffé leur tableau de bord n'avaient qu'à acheter une Mercedes et pas se plaindre de ne pas avoir d'airbag....
zeb- Admin
- Date d'inscription : 01/03/2010
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
c'est tout l'interet d'un monde ou le fric est roi, si tu peux acheter une mercad, ben t'as des airbags, sinon ben tu peux crever toute facon t'as pas de fric alors...
bref, c'etait juste pour dire que j'etais bien d'accord avec toi !
sinon bravo pootoo pour ce travail.
bref, c'etait juste pour dire que j'etais bien d'accord avec toi !
sinon bravo pootoo pour ce travail.
mat24- Date d'inscription : 02/05/2012
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
Enfin moi, je parlais de faits historiques... pour l'innovation technologique c'est autre chose (enfin, ça se discute aussi, quand on voit la part de recherche publique de plus en plus importante utilisée pour les besoins de l'industrie...). Les brevets ont aussi une durée limitée dans le temps.
Et puis de Belloy n'a pas breveté... l'histoire de Charnacé aussi a beaucoup de charmes... dans le fond ce sont eux qui ont gagné.
Et puis de Belloy n'a pas breveté... l'histoire de Charnacé aussi a beaucoup de charmes... dans le fond ce sont eux qui ont gagné.
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pootoogoo- Admin
- Date d'inscription : 20/01/2012
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
Tu sais Pootoo en fait la "Merco de salaud" et les roms c'était surtout un petit bonus pour épargner une matinée RMC à qui je sais
zeb- Admin
- Date d'inscription : 01/03/2010
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
zeb a écrit:Tu sais Pootoo en fait la "Merco de salaud" et les roms c'était surtout un petit bonus pour épargner une matinée RMC à qui je sais
Une énigme du sphinx ?
hbf11- Date d'inscription : 04/04/2011
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
Bon je n'avais pas rendu la part qui revenait à François-Antoine-Henri Descroizilles, c'est chose faite.
Avec ce nouveau nom comme clé, on tombe sur plusieurs sources mieux informées et certains, comme le Musée des arts de la table ont même fait leurs devoirs comme il faut.
Grâce leur soit rendue.
Avec ce nouveau nom comme clé, on tombe sur plusieurs sources mieux informées et certains, comme le Musée des arts de la table ont même fait leurs devoirs comme il faut.
Grâce leur soit rendue.
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pootoogoo- Admin
- Date d'inscription : 20/01/2012
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
la suite! la suite!
rotchitos- Date d'inscription : 05/12/2009
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
Oui, oui...
[Ah j'te jure, y'en a qui veulent tout tout de suite des fois... *]
mais entre les documents début XIXe écrits à la main et les pages en anglais et en allemand, ça va prendre un peu de temps là.
[Ah j'te jure, y'en a qui veulent tout tout de suite des fois... *]
mais entre les documents début XIXe écrits à la main et les pages en anglais et en allemand, ça va prendre un peu de temps là.
- Spoiler:
- * et après y'a ceux qui vont dire que je me casse pas assez le trognon
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Autrement dit : plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. »
pootoogoo- Admin
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
y z'ont pas osé !! si ??Pootoogoo a écrit: et après y'a ceux qui vont dire que je me casse pas assez le trognon
rotchitos- Date d'inscription : 05/12/2009
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
Quoi!!! il a été buté à coup de saumon pour avoir piqué la cafetière de son neveu
et au final un rom la retrouvée dans une poubelle près de Marseille
On en apprend de belle ici
MERCI pour ton travail Pootoogoo
et au final un rom la retrouvée dans une poubelle près de Marseille
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dynamos- Date d'inscription : 04/12/2010
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
La cafetière « pharmaco-chimique » (1802)
La table a été mise avec De Belloy... ayant apposé son nom à la cafetière d’un neveu (fictif ?) qui la tenait certainement d’un ferblantier de Rouen, lui-même parti faire fortune à Paris avec l’idée d’un chimiste (Descroizilles). Le filou ferblantier dont l’histoire a oublié le nom.
Ça se poursuit sur la même lancée, avec des preuves écrites cette-fois, car 1800 marque la fin des lumières dont le premier signe est l'apparition des brevets...
Ainsi, sous le titre de «Cafetière pharmaco-chimique à infusion», on retrouve en 1802 le tout premier brevet (à priori mondial) de cafetière.
Il est enregistré sous trois noms: Denohe, Henrion et Rouch (respectivement Propriétaire aux carrières de Charenton - Dpt de la Seine, Lampiste, et Médecin à la faculté de Montpellier).
La demande de brevet de 1802 (source: « Archives INPI »).
On n’apprend pas grand chose dans le brevet sur cette cafetière, le document officiel faisant à peine une demi-page et ne comportant pas de description ou de dessin (un modèle de cafetière ayant été déposé en preuve aux Arts et Métiers)... mais on trouve, dans le même dossier, un document intéressant.
Le sieur Rouch a en effet rédigé une demande de perfectionnement en 1810 où il prétend être le seul inventeur et y clamant qu’Henrion, fabriquant de la dite cafetière, l’a floué en profitant seul du brevet à Paris. Ça vous rappelle quelque chose ?
Il y demande « de vouloir bien [l]'autoriser à faire fabriquer (par qui bon [lui] semblera) les dites cafetières qui seront sans contredit beaucoup plus simples et beaucoup plus commodes que les premières que le Sieur Henrion a d'ailleurs mal exécuté. »
Bref, il l’avait amère... d’autant que l’extension lui a été refusée (le brevet étant déchu).
Filou de ferblantier... ou docteur fuyant de la cafetière ?
On ne retrouve à peu près rien sur Pierre-Joseph Denohe (parfois orthographié Desroches), qui n’était certainement que le fondé de pouvoir de la demande de brevet.
Joseph-François Henrion « le jeune », quant à lui, domicilié au numéro 19, rue de la Loi (aujourd’hui rue Richelieu), apparaît après 1800 dans l’Almanach du commerce de Paris comme ferblantier/lampiste et a déposé, un an plus tôt, un brevet de «Lampes à tuyaux et à courants d'air». Un habitué, donc, des tout nouveaux rouages administratifs.
+
Quant à Rouch, il s'agit selon toutes vraisemblances de Pierre Rouch/Rauch mentionné par l’Académie des Sciences pour y avoir présenté en 1803 un mémoire (un peu foireux, aux dires même du comité d’évaluation) intitulé «Observations sur les vices de la préparation ordinaire du café et sur les moyens d'y remédier».*
+
La description de la cafetière pharmaco-chimique se trouve dans un autre document, "Le nouveau dictionnaire d'histoire naturelle appliquée aux arts" vol. 4 (1803), p78... où elle est attribuée à Henrion :
« Cette cafetière, contient, dans son intérieur, une boite cylindrique à jour, laquelle renferme une grille à trois plans perpendiculaires, entre lesquels se place, par proportion, le café afin d'éviter le trop grand entassement. On le torréfie comme à l'ordinaire, et an lieu de le moudre, ce qui en diminue la qualité, on se contente de le broyer. La cafetière est à double fond; à sa superficie se trouvent deux orifices ou l'origine de deux conduits. Dans l'un et l'autre, et lorsque le café est dans la grille interne et bien couvert, on verse de l'eau bouillante, d'abord par le conduit qui aboutit au corps intérieur où le café est déposé, ensuite par celui qui donne dans l'intervalle compris entre les deux corps. On rebouche les orifices pour empêcher l'évaporation. Après vingt ou trente minutes d'infusion, on soutire la liqueur par un robinet, placé au bas de la cafetière. Le café, ainsi fait, offre une belle couleur dorée; il conserve le goût du fruit, et il a plus de parfum et de mordant que le café ordinaire.»
Ce à quoi devait ressembler la cafetière pharmaco-chimique d’après la description.
Henrion étant lampiste, il est fort probable qu’il y ait eu une flamme en-dessous pour tenir au chaud le bain-marie.
* Dans son mémoire de 1803 (résumé dans les Procès-verbaux des séances de l'Académie des sciences T II, p. 408), Rouch recommandait de ne pas pousser la torréfaction, de broyer plutôt que de pulvériser (moudre) les grains et y plaidait pour l’infusion plutôt que la décoction. On retrouve deux de ces trois éléments dans le descriptif d’invention... dont le principe se situe entre la De Belloy (si la réserve de café était bien surélevée) et une sorte de Bodum, avec bain-marie intégré.
Rouch aurait-il vu la cafetière de Descroizilles chez Chaptal (lui aussi scientifique de Montpellier) et n’en aurait que partiellement compris le principe ? Ou tenait-il vraiment quelque chose de nouveau ? Les cafetières de De Belloy et d’Henrion sont en tout cas différentes dans leur principe de fonctionnement (les deux cafetières sont même comparées dans le « Manuel de l'amateur de café, ou l'Art de cultiver le cafier, de le multiplier etc...» de Louis Clerc, 1828).
Enfin, le ferblantier Henrion était-il le filou de Rouen ?
Dans les archives, on trouve sa trace à Paris vers 1800 et, en 1804, comme étant le premier (sinon un des premiers) manufacturier de cafetière répertorié (sous «Quinquets - Distillatoire à café»)...
À vous d’échafauder votre propre scénario: vous avez comme choix de personnages Descroizilles, De Belloy, Chaptal**, Henrion et Rouch et comme armes l'alambic, le quinquet, l'encensoir, la cafetière et le saumon
La suite...
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** en 1793 il participe à la création des Arts et Métiers et, de 1801 à 1804, il est ministre de l'intérieur... c'est donc lui qui délivre les brevets.
+ Source: « Archives INPI », avec leur aimable autorisation.
La table a été mise avec De Belloy... ayant apposé son nom à la cafetière d’un neveu (fictif ?) qui la tenait certainement d’un ferblantier de Rouen, lui-même parti faire fortune à Paris avec l’idée d’un chimiste (Descroizilles). Le filou ferblantier dont l’histoire a oublié le nom.
Ça se poursuit sur la même lancée, avec des preuves écrites cette-fois, car 1800 marque la fin des lumières dont le premier signe est l'apparition des brevets...
Ainsi, sous le titre de «Cafetière pharmaco-chimique à infusion», on retrouve en 1802 le tout premier brevet (à priori mondial) de cafetière.
Il est enregistré sous trois noms: Denohe, Henrion et Rouch (respectivement Propriétaire aux carrières de Charenton - Dpt de la Seine, Lampiste, et Médecin à la faculté de Montpellier).
La demande de brevet de 1802 (source: « Archives INPI »).
On n’apprend pas grand chose dans le brevet sur cette cafetière, le document officiel faisant à peine une demi-page et ne comportant pas de description ou de dessin (un modèle de cafetière ayant été déposé en preuve aux Arts et Métiers)... mais on trouve, dans le même dossier, un document intéressant.
Le sieur Rouch a en effet rédigé une demande de perfectionnement en 1810 où il prétend être le seul inventeur et y clamant qu’Henrion, fabriquant de la dite cafetière, l’a floué en profitant seul du brevet à Paris. Ça vous rappelle quelque chose ?
Il y demande « de vouloir bien [l]'autoriser à faire fabriquer (par qui bon [lui] semblera) les dites cafetières qui seront sans contredit beaucoup plus simples et beaucoup plus commodes que les premières que le Sieur Henrion a d'ailleurs mal exécuté. »
Bref, il l’avait amère... d’autant que l’extension lui a été refusée (le brevet étant déchu).
Filou de ferblantier... ou docteur fuyant de la cafetière ?
On ne retrouve à peu près rien sur Pierre-Joseph Denohe (parfois orthographié Desroches), qui n’était certainement que le fondé de pouvoir de la demande de brevet.
Joseph-François Henrion « le jeune », quant à lui, domicilié au numéro 19, rue de la Loi (aujourd’hui rue Richelieu), apparaît après 1800 dans l’Almanach du commerce de Paris comme ferblantier/lampiste et a déposé, un an plus tôt, un brevet de «Lampes à tuyaux et à courants d'air». Un habitué, donc, des tout nouveaux rouages administratifs.
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Quant à Rouch, il s'agit selon toutes vraisemblances de Pierre Rouch/Rauch mentionné par l’Académie des Sciences pour y avoir présenté en 1803 un mémoire (un peu foireux, aux dires même du comité d’évaluation) intitulé «Observations sur les vices de la préparation ordinaire du café et sur les moyens d'y remédier».*
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La description de la cafetière pharmaco-chimique se trouve dans un autre document, "Le nouveau dictionnaire d'histoire naturelle appliquée aux arts" vol. 4 (1803), p78... où elle est attribuée à Henrion :
« Cette cafetière, contient, dans son intérieur, une boite cylindrique à jour, laquelle renferme une grille à trois plans perpendiculaires, entre lesquels se place, par proportion, le café afin d'éviter le trop grand entassement. On le torréfie comme à l'ordinaire, et an lieu de le moudre, ce qui en diminue la qualité, on se contente de le broyer. La cafetière est à double fond; à sa superficie se trouvent deux orifices ou l'origine de deux conduits. Dans l'un et l'autre, et lorsque le café est dans la grille interne et bien couvert, on verse de l'eau bouillante, d'abord par le conduit qui aboutit au corps intérieur où le café est déposé, ensuite par celui qui donne dans l'intervalle compris entre les deux corps. On rebouche les orifices pour empêcher l'évaporation. Après vingt ou trente minutes d'infusion, on soutire la liqueur par un robinet, placé au bas de la cafetière. Le café, ainsi fait, offre une belle couleur dorée; il conserve le goût du fruit, et il a plus de parfum et de mordant que le café ordinaire.»
Ce à quoi devait ressembler la cafetière pharmaco-chimique d’après la description.
Henrion étant lampiste, il est fort probable qu’il y ait eu une flamme en-dessous pour tenir au chaud le bain-marie.
* Dans son mémoire de 1803 (résumé dans les Procès-verbaux des séances de l'Académie des sciences T II, p. 408), Rouch recommandait de ne pas pousser la torréfaction, de broyer plutôt que de pulvériser (moudre) les grains et y plaidait pour l’infusion plutôt que la décoction. On retrouve deux de ces trois éléments dans le descriptif d’invention... dont le principe se situe entre la De Belloy (si la réserve de café était bien surélevée) et une sorte de Bodum, avec bain-marie intégré.
Rouch aurait-il vu la cafetière de Descroizilles chez Chaptal (lui aussi scientifique de Montpellier) et n’en aurait que partiellement compris le principe ? Ou tenait-il vraiment quelque chose de nouveau ? Les cafetières de De Belloy et d’Henrion sont en tout cas différentes dans leur principe de fonctionnement (les deux cafetières sont même comparées dans le « Manuel de l'amateur de café, ou l'Art de cultiver le cafier, de le multiplier etc...» de Louis Clerc, 1828).
Enfin, le ferblantier Henrion était-il le filou de Rouen ?
Dans les archives, on trouve sa trace à Paris vers 1800 et, en 1804, comme étant le premier (sinon un des premiers) manufacturier de cafetière répertorié (sous «Quinquets - Distillatoire à café»)...
À vous d’échafauder votre propre scénario: vous avez comme choix de personnages Descroizilles, De Belloy, Chaptal**, Henrion et Rouch et comme armes l'alambic, le quinquet, l'encensoir, la cafetière et le saumon
La suite...
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** en 1793 il participe à la création des Arts et Métiers et, de 1801 à 1804, il est ministre de l'intérieur... c'est donc lui qui délivre les brevets.
+ Source: « Archives INPI », avec leur aimable autorisation.
Dernière édition par Pootoogoo le Ven 08 Nov 2013, 03:50, édité 3 fois
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
punaise, si tu sais dessiner t'en fais en plus une BD
c'est passionnant et tellement bien raconté.
Y'avait une saga comme-ça sur la bière. "les maitres de l'orge"
J'aime bien cet instantané d'une époque au travers d'une épopée industrielle (bière, café etc)
Dommage que les archives soient si courtes sur ebay, il y pas mal de temps de ça il y avait en vente une machine à café qui ressemblait à celle que tu as dessiné. Elle semblait dater de napoleon (3?)
Elle semblait très grosse et richement décorée. J'avais donné le lien à Andrea. Hasard la machine se trouvait à 500m de chez lui chez un antiquaire, pourtant même s'il m'avait dit avoir enchéri il n'avait pas emporté la vente. Il y avait grosse plaque avec des inscriptions dessus et maintenant je me rends compte que c'est dommage de ne pas avoir une téléchargé une image.
Bonne continuation
c'est passionnant et tellement bien raconté.
Y'avait une saga comme-ça sur la bière. "les maitres de l'orge"
J'aime bien cet instantané d'une époque au travers d'une épopée industrielle (bière, café etc)
Dommage que les archives soient si courtes sur ebay, il y pas mal de temps de ça il y avait en vente une machine à café qui ressemblait à celle que tu as dessiné. Elle semblait dater de napoleon (3?)
Elle semblait très grosse et richement décorée. J'avais donné le lien à Andrea. Hasard la machine se trouvait à 500m de chez lui chez un antiquaire, pourtant même s'il m'avait dit avoir enchéri il n'avait pas emporté la vente. Il y avait grosse plaque avec des inscriptions dessus et maintenant je me rends compte que c'est dommage de ne pas avoir une téléchargé une image.
Bonne continuation
rotchitos- Date d'inscription : 05/12/2009
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
Pootoogoo,
Ton ferblantier , ile ne serait pas venu s'installer ensuite rue du Chemein Vert pour s'associer avec M Vassal père qui était dans un domaine similaire et les enfants et toutes les générations suivantes respectifs auraient faire ensuite dans les percolateuirs et les machines à cafés .
Ce serait pas génial de boucler la boucle ainsi et Rotchitos aurait levé l'énigme , non ?.
Ton ferblantier , ile ne serait pas venu s'installer ensuite rue du Chemein Vert pour s'associer avec M Vassal père qui était dans un domaine similaire et les enfants et toutes les générations suivantes respectifs auraient faire ensuite dans les percolateuirs et les machines à cafés .
Ce serait pas génial de boucler la boucle ainsi et Rotchitos aurait levé l'énigme , non ?.
hbf11- Date d'inscription : 04/04/2011
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
hbf11 a écrit:Ton ferblantier , ile ne serait pas venu s'installer ensuite rue du Chemein Vert pour s'associer avec M Vassal père qui était dans un domaine similaire et les enfants et toutes les générations suivantes respectifs auraient faire ensuite dans les percolateuirs et les machines à cafés .
T'as pas l'impression de nous avoir spoilé toute l'histoire là ?
francoisax- Date d'inscription : 01/05/2012
Machine à café : Lelit à pid & quelques méthodes douces
Broyeur : Faema - Eureka - Porlex | Torréfacteur Gene
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Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
Francoisax,
Diantre , non, mon imagination est fertile ces temps -ci mais , il y a encore beaucoup de chainons manquants dans cette histoire de ferblantiers!!!
Faisons confiance à Pootoogoo pour nous les trouver
Diantre , non, mon imagination est fertile ces temps -ci mais , il y a encore beaucoup de chainons manquants dans cette histoire de ferblantiers!!!
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hbf11- Date d'inscription : 04/04/2011
Machine à café : LelitPID , Bacchi , 2xCaravel , La Pavoni Europiccola, Sama export , Ponte Vecchio Lusso
Broyeur : Eureka mignon , Ascaso mini , Porlex , Kyocera, Hario mini Mill
Nombre de messages : 800
Localisation : Toulouse
Re: Fuir de la cafetière, les machines «Made in France»
Superbe travail de recherche et d'écriture !
Tout ça m'enthousiasme terriblement !
Tout ça m'enthousiasme terriblement !
Micco- Date d'inscription : 03/03/2012
Machine à café : Bezzera Matrix DE; La Pavoni Europiccola
Broyeur : Fiorenzato F4E Nano, Hario Skerton
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