Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
+8
r0bin
elvice2000
franvespa
LTB
sergio88
Vieux Clou
LELITOR
pootoogoo
12 participants
Page 1 sur 2
Page 1 sur 2 • 1, 2
Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
Comme il y aura une suite, je reproduis ici le petit voyage dans le temps que je me suis payé grâce au levier AE, l'Automatic des forts sympathiques frangins @elvice2000 et @LTB. Levier au "groupe mystère" qui, comme son prédécesseur le levier "Vassal" de @Rotchitos, offre son lot de surprises et de trouvailles quand on suit sa trace dans les archives.
Des noms, des adresses, comme autant de clés sur le passé... et particulièrement le Paris du siècle dernier. Ainsi le "48, rue de Paris / Clichy" inscrit sur la plaque de la machine m'a mené à une petite trouvaille qui n'est peut-être qu'un hasard mais qui est digne d'intérêt : à Clichy existait avant-guerre une très grande usine de torréfaction appelée "Cafés J. Debray". Elle était située au 65 rue du Bois.
Grosse usine avec une grande cheminée portant l’inscription « Cafés Debray » et qui s’étend même aux adresses adjacentes : 65, 67 et 69 rue du Bois.
Ne cherchez pas la rue du Bois sur Google, ce nom n’existe plus: elle a été rebaptisée rue Henri Barbusse après-guerre… adresse qui se trouve à deux pas du 48 rue de Paris (la maison de Maitres qui était sur le terrain de l’usine est d’ailleurs encore là, au No. 63)
Emplacement du 48, rue de Paris et 65, rue Henri Barbusse à Clichy.
Ce n'est pas la même époque que la machine me direz-vous, il semble bien que l'entreprise Debray n'ait pas survécu à la Guerre... mais c'est quand même une belle coïncidence, comme si l'histoire du café à Paris (avec cette adresse de la "Société d'Exploitation des Machines à Café l'Automatic", qui n'était peut-être qu'un "siège social" finalement) revenait sur ses pas.
L’entreprise des Cafés Debray compte d’autres usines à Lille, Le Mans, Anvers et Barcelone avec tout un réseau de vente à travers la France. En 1919, on compte plus de 450 succursales en France, 50 en Belgique et 20 en Espagne.
Les magasins font aussi épicerie et deviennent partie intégrante du paysage français, en région Parisienne mais aussi en «Province».
Magasin de Chaumont.
La livraison du café se fait à l’aide de petits chariot numérotés… des chariots, je dirai même plus des triporteurs ! qui sont fièrement présentés sur les cartes postales.
Mantes-la-Jolie.
Des grandes villes… jusqu’aux plus petits villages.
Limoges.
Laigle (Orne).
Une autre rue de Paris (Montmirail)…
…et une autre rue du Bois (Chavanges dans l’Aube).
Mais une autre anecdote m’a particulièrement frappé, c’est que ces carrioles étaient parfois tirées par des chiens.
Puteaux.
Ainsi, on trouve plusieurs photos d’une réalité aujourd’hui totalement disparue : ces livreurs dans leur uniforme réglementaire, qui pédalaient, peinaient à pied ou se faisait aider par des chiens pour livrer le café fraichement torréfié (ou vert) à domicile.
Chalon-sur-Saône.
(Détail de la photo précédente).
Voilà, j'espère que vous aurez apprécié ce premier portrait et que je vous aurais convaincu que le triporteur a lui aussi son histoire.
Dans la suite, une autre enseigne oubliée qui a pourtant marqué le paysage d'avant-guerre.
Des noms, des adresses, comme autant de clés sur le passé... et particulièrement le Paris du siècle dernier. Ainsi le "48, rue de Paris / Clichy" inscrit sur la plaque de la machine m'a mené à une petite trouvaille qui n'est peut-être qu'un hasard mais qui est digne d'intérêt : à Clichy existait avant-guerre une très grande usine de torréfaction appelée "Cafés J. Debray". Elle était située au 65 rue du Bois.
Grosse usine avec une grande cheminée portant l’inscription « Cafés Debray » et qui s’étend même aux adresses adjacentes : 65, 67 et 69 rue du Bois.
Ne cherchez pas la rue du Bois sur Google, ce nom n’existe plus: elle a été rebaptisée rue Henri Barbusse après-guerre… adresse qui se trouve à deux pas du 48 rue de Paris (la maison de Maitres qui était sur le terrain de l’usine est d’ailleurs encore là, au No. 63)
Emplacement du 48, rue de Paris et 65, rue Henri Barbusse à Clichy.
Ce n'est pas la même époque que la machine me direz-vous, il semble bien que l'entreprise Debray n'ait pas survécu à la Guerre... mais c'est quand même une belle coïncidence, comme si l'histoire du café à Paris (avec cette adresse de la "Société d'Exploitation des Machines à Café l'Automatic", qui n'était peut-être qu'un "siège social" finalement) revenait sur ses pas.
L’entreprise des Cafés Debray compte d’autres usines à Lille, Le Mans, Anvers et Barcelone avec tout un réseau de vente à travers la France. En 1919, on compte plus de 450 succursales en France, 50 en Belgique et 20 en Espagne.
Les magasins font aussi épicerie et deviennent partie intégrante du paysage français, en région Parisienne mais aussi en «Province».
Magasin de Chaumont.
La livraison du café se fait à l’aide de petits chariot numérotés… des chariots, je dirai même plus des triporteurs ! qui sont fièrement présentés sur les cartes postales.
Mantes-la-Jolie.
Des grandes villes… jusqu’aux plus petits villages.
Limoges.
Laigle (Orne).
Une autre rue de Paris (Montmirail)…
…et une autre rue du Bois (Chavanges dans l’Aube).
Mais une autre anecdote m’a particulièrement frappé, c’est que ces carrioles étaient parfois tirées par des chiens.
Puteaux.
Ainsi, on trouve plusieurs photos d’une réalité aujourd’hui totalement disparue : ces livreurs dans leur uniforme réglementaire, qui pédalaient, peinaient à pied ou se faisait aider par des chiens pour livrer le café fraichement torréfié (ou vert) à domicile.
Chalon-sur-Saône.
(Détail de la photo précédente).
Voilà, j'espère que vous aurez apprécié ce premier portrait et que je vous aurais convaincu que le triporteur a lui aussi son histoire.
Dans la suite, une autre enseigne oubliée qui a pourtant marqué le paysage d'avant-guerre.
Dernière édition par pootoogoo le Ven 29 Avr 2016, 17:10, édité 1 fois
_________________
« Le savoir est le seul bien qui augmente quand on le partage »
« Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Autrement dit : plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. »
pootoogoo- Admin
- Date d'inscription : 20/01/2012
Age : 49
Machine à café : Caravel
Broyeur : Porlex Mini
Nombre de messages : 3593
Localisation : Essonne
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
Merci, comme d'habitude super intéressant et bien documenté, un plaisir à lire .
LELITOR- Date d'inscription : 12/02/2015
Age : 55
Machine à café : Bezzera Unica pid+ hario V60
Broyeur : Fiorenzato f64 evo
Nombre de messages : 607
Localisation : Vendée 85
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
Merci, Séb, super article ; et je retournerai dessus, je suis plutôt fan de ce genre d'histoire.
Je remarque deux photos en double... ou c'est mon navigateur qui dérape?
Je remarque deux photos en double... ou c'est mon navigateur qui dérape?
Vieux Clou- Date d'inscription : 02/11/2014
Age : 77
Machine à café : Europiccola (pre-millennium), Aeropress, Bialetti Brikka, Bodum Pebo, Piston
Broyeur : Grinta, Porlex, Bodum Bistro
Nombre de messages : 509
Localisation : Niederkuhnescht, Bas-Rhin
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
Toujours passionnant des voyages dans le temps. Merci.
sergio88- Date d'inscription : 24/01/2013
Age : 62
Machine à café : Letit PL41TEM + PID, Lelit PL41EM, Rok, Bodum French Press
Broyeur : Mazzer SJ, Grinta NS, Porlex
Nombre de messages : 794
Localisation : Les Vosges (88)
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
Merci Pootoogoo, surtout ne t'arrête jamais !
LTB- Professionnel
- Date d'inscription : 06/11/2013
Age : 44
Machine à café : Cafelat Robot / DC super mini
Broyeur : ARCO 2-1 / Mazzer Major
Nombre de messages : 2515
Localisation : Sud Isère
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
Merci des réactions.
Ah oui, y'a un petit problème... je règlerai ça plus tard.
Vieux Clou a écrit:Je remarque deux photos en double... ou c'est mon navigateur qui dérape?
Ah oui, y'a un petit problème... je règlerai ça plus tard.
_________________
« Le savoir est le seul bien qui augmente quand on le partage »
« Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Autrement dit : plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. »
pootoogoo- Admin
- Date d'inscription : 20/01/2012
Age : 49
Machine à café : Caravel
Broyeur : Porlex Mini
Nombre de messages : 3593
Localisation : Essonne
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
Ayé, c'est réparé.
_________________
« Le savoir est le seul bien qui augmente quand on le partage »
« Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Autrement dit : plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. »
pootoogoo- Admin
- Date d'inscription : 20/01/2012
Age : 49
Machine à café : Caravel
Broyeur : Porlex Mini
Nombre de messages : 3593
Localisation : Essonne
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
Exactement à la même époque, ça s’active aussi de l’autre côté de Paris, dans le XIVe arrondissement…
Des charrettes entières, chargées de sacs de café vert arrivent « Au Planteur de Caïffa ».
Les sacs sont rangés dans des entrepôts.
Pendant que l’on part la génératrice.
Et que l’on fait chauffer les torréfacteurs.
Des sacs entiers de café sont torréfiés toute la journée.
Le café fraichement «brûlé» s’en va à l’emballage et est placé dans des grandes caisses ou de petits sacs de 250g.
Avant de repartir dans des charrettes pour être distribué dans toute la France.
Ou distribué par des colporteurs à l’aide de voitures de livraison.
Une dure journée de travail est passée… on sort de l'usine et on remet ça le lendemain.
L’usine en question est située au 13, rue Joanès, à l’angle de la rue Boulitte. Le site, aujourd’hui disparu, abritait un imposant bâtiment avec de grandes cheminées et des entrepôts.
Site actuel du 13, rue Johanès, anciens quartiers de Cahen de Caïffa.
La même adresse au début du XXeme siècle.
Concurrent direct des Cafés J. Debray et opérant exactement suivant le même modus operandi, l’entreprise crée par Michel Cahen juste avant 1900 possède aussi 450 succursales dans toute la France et torréfie et distribue 5 tonnes de café par jour !
Sur les cartes postales d’époque, on retrouve cette période révolue où les livreurs posaient fièrement devant les succursales de l’entreprise. Des magasins et des colporteurs qui faisaient souvent épicerie, apportant biscuit, chocolat, tapioca, savon et autres produits ménagers à domicile et à des prix raisonnables.
Pontoise, avez-vous vu le chien ?
Saint-Germain-en-Laye, 46 rue des Louviers.
Les triporteurs se distinguent des « Debray » par l’inscription à la peinture jaune «Établissements Au Planteur de Caïffa ». Les uniformes sont sensiblement les mêmes.
Buzançais, 1911.
Avec moustache, casquette et par-dessus pour les jours de mauvais temps.
Magasin et livreurs de Rodez.
La Prugne (ALlier), où le «Caïffa » est appelé épicier de campagne.
Grande place de Hazebrouck.
Les fameuses voitures à chien, à Argent dans le Cher.
En campagne, le livreur se voit de loin.
Seule particularité, qui devient une véritable marque de commerce, les livreurs Caïffa et leurs carrioles sont d’un vert sapin, reconnaissable entre tous.
Voiture Caïffa.
Charette Caïffa pour la livraison des sacs de café.
Triporteur Caïffa.
L’entreprise, exactement comme les cafés Debray, ne survivra pas à la Seconde Guerre Mondiale. On trouve les dernières mentions de l’entreprise vers 1944. On lit parfois que Michel Cahen, juif certainement originaire de Caïffa (ville aujourd’hui appelée Haïfa, sur la côte méditerranéenne d’Israël près de la Turquie), aurait été victime de la guerre.
Encart du Journal « Le Matin », 2 février 1928.
En fait, il est mort subitement en 1928, sur une montagne d’argent et laissant derrière lui un empire côté en bourse, en contraste total avec le salaire de misère versé à ses livreurs… mais laissons-en un eu pour la suite.
Des charrettes entières, chargées de sacs de café vert arrivent « Au Planteur de Caïffa ».
Les sacs sont rangés dans des entrepôts.
Pendant que l’on part la génératrice.
Et que l’on fait chauffer les torréfacteurs.
Des sacs entiers de café sont torréfiés toute la journée.
Le café fraichement «brûlé» s’en va à l’emballage et est placé dans des grandes caisses ou de petits sacs de 250g.
Avant de repartir dans des charrettes pour être distribué dans toute la France.
Ou distribué par des colporteurs à l’aide de voitures de livraison.
Une dure journée de travail est passée… on sort de l'usine et on remet ça le lendemain.
L’usine en question est située au 13, rue Joanès, à l’angle de la rue Boulitte. Le site, aujourd’hui disparu, abritait un imposant bâtiment avec de grandes cheminées et des entrepôts.
Site actuel du 13, rue Johanès, anciens quartiers de Cahen de Caïffa.
La même adresse au début du XXeme siècle.
Concurrent direct des Cafés J. Debray et opérant exactement suivant le même modus operandi, l’entreprise crée par Michel Cahen juste avant 1900 possède aussi 450 succursales dans toute la France et torréfie et distribue 5 tonnes de café par jour !
Sur les cartes postales d’époque, on retrouve cette période révolue où les livreurs posaient fièrement devant les succursales de l’entreprise. Des magasins et des colporteurs qui faisaient souvent épicerie, apportant biscuit, chocolat, tapioca, savon et autres produits ménagers à domicile et à des prix raisonnables.
Pontoise, avez-vous vu le chien ?
Saint-Germain-en-Laye, 46 rue des Louviers.
Les triporteurs se distinguent des « Debray » par l’inscription à la peinture jaune «Établissements Au Planteur de Caïffa ». Les uniformes sont sensiblement les mêmes.
Buzançais, 1911.
Avec moustache, casquette et par-dessus pour les jours de mauvais temps.
Magasin et livreurs de Rodez.
La Prugne (ALlier), où le «Caïffa » est appelé épicier de campagne.
Grande place de Hazebrouck.
Les fameuses voitures à chien, à Argent dans le Cher.
En campagne, le livreur se voit de loin.
Seule particularité, qui devient une véritable marque de commerce, les livreurs Caïffa et leurs carrioles sont d’un vert sapin, reconnaissable entre tous.
Voiture Caïffa.
Charette Caïffa pour la livraison des sacs de café.
Triporteur Caïffa.
L’entreprise, exactement comme les cafés Debray, ne survivra pas à la Seconde Guerre Mondiale. On trouve les dernières mentions de l’entreprise vers 1944. On lit parfois que Michel Cahen, juif certainement originaire de Caïffa (ville aujourd’hui appelée Haïfa, sur la côte méditerranéenne d’Israël près de la Turquie), aurait été victime de la guerre.
Encart du Journal « Le Matin », 2 février 1928.
En fait, il est mort subitement en 1928, sur une montagne d’argent et laissant derrière lui un empire côté en bourse, en contraste total avec le salaire de misère versé à ses livreurs… mais laissons-en un eu pour la suite.
_________________
« Le savoir est le seul bien qui augmente quand on le partage »
« Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Autrement dit : plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. »
pootoogoo- Admin
- Date d'inscription : 20/01/2012
Age : 49
Machine à café : Caravel
Broyeur : Porlex Mini
Nombre de messages : 3593
Localisation : Essonne
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
Merci beaucoup pour cet intéressant morceau d'histoire.
Jusque dans notre petit village de Haute Provence, j'entendais encore parler du Caîffa dans les années 60, surnom resté au représentant local de la marque
Jusque dans notre petit village de Haute Provence, j'entendais encore parler du Caîffa dans les années 60, surnom resté au représentant local de la marque
franvespa- Date d'inscription : 27/01/2013
Machine à café : bezzera strega
Broyeur : grinta, KD30
Nombre de messages : 77
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
Bravo encore! Que se passait t il quand un debray croisait un caiffa ?baston de chiens ,invectives?ou alors peut-être pouvait on voir,loin des patrons,l'un et l'autre se partager un tord boyau .... vivement la suite !
elvice2000- Date d'inscription : 13/01/2016
Machine à café : robot
Broyeur : pharos
Nombre de messages : 6694
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
excellent
merci pour ce voyage dans le temps!
merci pour ce voyage dans le temps!
r0bin- Date d'inscription : 14/06/2013
Machine à café : Rocket Cellini mod MK2, La Pavoni 1954, Faema Velox
Broyeur : Feldgrind 1.2, Mazzer SJ, Mazzer Major, Macdobar Super
Nombre de messages : 3975
Localisation : Hauts de Seine (92)
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
Waw, quelle époque ! J'imagine bien des rencontres musclées entre les deux société, à l'image des combats de compagnons d'obédience différente pour la maîtrise d'une ville au XIXe siècle ! Et avec les chien en plus, mazette....
LTB- Professionnel
- Date d'inscription : 06/11/2013
Age : 44
Machine à café : Cafelat Robot / DC super mini
Broyeur : ARCO 2-1 / Mazzer Major
Nombre de messages : 2515
Localisation : Sud Isère
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
Bon, c'est lent mais je me suis laissé distraire par la Brugnetti... voici la suite.
_________________
« Le savoir est le seul bien qui augmente quand on le partage »
« Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Autrement dit : plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. »
pootoogoo- Admin
- Date d'inscription : 20/01/2012
Age : 49
Machine à café : Caravel
Broyeur : Porlex Mini
Nombre de messages : 3593
Localisation : Essonne
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
Les sœurs jumelles
01. Colporteur de café à vélo et voiture à chien.
02. Dépôt de marque « Au planteur de Caïffa », 9 mai 1899.
03. Les deux sites de torréfaction de « Caïffa », rue Boulitte à Paris et à Malakoff, près de Vanves.
04. Usine Caïffa de Malakoff en 1910, la sortie des ouvriers.
05. La ligne de chemin de fer longeant l’usine de Malakoff.
06. La gare tout à côté de l’usine Caïffa de Malakoff, 1910.
07. Carte de 1910 de la répartition des succursales Caiffa à travers la France (chaque ville inscrite comptait un établissement).
08. Article du Petit Parisien sur le prix décerné aux établissements Debray, 26 mars 1911.
09. Article du Matin sur la présence du Planteur de Caïffa à l’exposition de Roubaix, 27 juillet 1911.
10. Affiche publicitaire de Leonetto Cappiello pour le Planteur de Caïffa, vers 1925.
11. Cartons publicitaires des entreprises Caïffa et Debray.
12. Annonce d’une des premières prestations de la fanfare Harmonie du Planteur de Caïffa, Le Journal 3 septembre 1905.
13. La fanfare Harmonie du Planteur de Caïffa au grand complet, 1906.
14. La fanfare près de l’Usine de la rue Boulitte, 1910.
15. L’Harmonie du Planteur de Caïffa se produit régulièrement au Jardin des Tuileries, sous la direction de M. Dreyfus (L’Aurore 4 juillet 1906).
16. Couverture du Numéro 117-118 du journal « Le Caïffa » (aout-septembre 1937).
17. Les enfants attendent avec impatience les chariots de Caïffa.
18. Sachets de café du Planteur de Caïffa et des établissements Debray.
19. Denrées alimentaires disponibles dans les succursales Caiffa et Debray.
20. Le chariot débordant de sachets de Café, thé et chocolat sert à la vente directe, dans la rue.
21. Crème renversée instantanée de marque « Au planteur de Caïffa ».
22. Boites de bonbons Caïffa et Debray.
23. Boite en métal décorée des établissements Debray.
24. Devanture d’une épicerie « Au planteur de Caïffa » annonçant Cafés, Thés, Chicorées et Pâtes alimentaires, ainsi que la livraison à domicile.
25. Pain de savon et savon à barbe de marque « Au planteur de Caïffa ».
26. Services en porcelaine portant le sceau des établissements Caïffa et Debray, offertes certainement contre des primes-récompense.
27. Boite illustrée des établissements Debray.
28. Boite de couture des établissements Caïffa.
29. Timbre de récompense « Au planteur de Caïffa ».
30. Magasin de Primes rassemblant les objets pouvant être échangés contres des timbres de récompense.
31. Carnet de timbres-primes « Au planteur de Caïffa ».
32. Collection de timbres « Au planteur de Caïffa » ornant les pages du carnet.
33. Illustration d’un sac de café « Au planteur de Caïffa » annonçant le remplacement du timbre par «un bon spécial » à l’achat de chaque sachet de café.
34. Carnet de timbres-primes « Au planteur de Caïffa », 1912.
35. Collection de timbres et répertoire des achats donnant droit à un timbre-prime (encaustique, insecticide, cire, tue-Moustiques, tue-punaises et détachant « la précieuse »).
36. Carnet de timbres-récompenses des établissements Debray.
Notes
____________________________________
* Voir le très bel historique, «Au temps du Caïffa», par Jean-Claude Trinquet, Vents du Morvan N°28, p53.
01. Colporteur de café à vélo et voiture à chien.
Debray et Caïffa, deux compagnies jumelles, deux empires du café qui se sont fait concurrence durant plus d’un demi-siècle. Jumelles car elles sont nées à peu près au même moment et ont suivi exactement le même mode de développement. Qui a copié qui ? Difficile à dire… les deux géants se sont certainement volé mutuellement des idées, pour leur plus grande réussite.
02. Dépôt de marque « Au planteur de Caïffa », 9 mai 1899.
Michel Cahen, négociant à Paris, fonde la maison M. Cahen vers 1890. Associé à Alexandre Gross, il fonde « Au planteur de Caïffa » dont la marque est déposée le 9 mai 1899.
Cahen et Gross rencontrent un franc succès grâce à la qualité de leur café et ont alors l’opportunité de prendre de l’expansion, d’abord sur Paris mais aussi et surtout en province, particulièrement aux endroits où les gens ont de la difficulté à s’approvisionner. Pour y parvenir, il n’y a qu’une solution : se rendre jusqu’au client. Les livreurs, baptisés plus tard les « Caïffa » lorsqu’ils deviendront des figures emblématiques des villages, sont déployés dans toute la France. Ils s’approvisionnent à une succursale qui reçoit le café torréfié à Paris par voiture puis par le réseau ferroviaire qui se développe rapidement à travers toute la France.*
Cahen et Gross rencontrent un franc succès grâce à la qualité de leur café et ont alors l’opportunité de prendre de l’expansion, d’abord sur Paris mais aussi et surtout en province, particulièrement aux endroits où les gens ont de la difficulté à s’approvisionner. Pour y parvenir, il n’y a qu’une solution : se rendre jusqu’au client. Les livreurs, baptisés plus tard les « Caïffa » lorsqu’ils deviendront des figures emblématiques des villages, sont déployés dans toute la France. Ils s’approvisionnent à une succursale qui reçoit le café torréfié à Paris par voiture puis par le réseau ferroviaire qui se développe rapidement à travers toute la France.*
03. Les deux sites de torréfaction de « Caïffa », rue Boulitte à Paris et à Malakoff, près de Vanves.
04. Usine Caïffa de Malakoff en 1910, la sortie des ouvriers.
05. La ligne de chemin de fer longeant l’usine de Malakoff.
06. La gare tout à côté de l’usine Caïffa de Malakoff, 1910.
Pour cette distribution à grande échelle, une usine de conditionnement et d’emballage est construite aux portes de Paris (à Malakoff) en 1909, elle est située juste à côté d’une gare. C’est de là que partent chaque jour autour de 50 tonnes de café. Le développement de l’entreprise est très rapide : en 1910, la société compte déjà 450 succursales à travers la France et plus de 5000 employés.
07. Carte de 1910 de la répartition des succursales Caiffa à travers la France (chaque ville inscrite comptait un établissement).
08. Article du Petit Parisien sur le prix décerné aux établissements Debray, 26 mars 1911.
La maison Joseph Debray date, elle, de 1879. Lors de la constitution en Société Anonyme des « Établissements Debray » (en 1909), elle est la plus importante des cinq maisons constituantes (Joseph Debray de Paris, Mahieux de Lille, Roger du Mans, Avril de Paris et François Debray du Mans). La société anonyme compte alors 5 établissements à Paris et 85 en province (dont Bordeaux et Grenoble sont les points les plus éloignés en France), 289 sous-dépôts et une succursale à Barcelone. Comme pour Caïffa, le développement est très rapide : en 1911, la société compte 450 succursales à travers la France, 50 en Belgique, elle produit plus de 10 000 tonnes de café par année et compte 4500 employés.
Elle aussi se rend chez l’habitant grâce à des chariots poussés par des colporteurs ou tirés par des chiens. Pour la distribution du café, l’usine de Clichy s’équipe en 1913 d’une machine ultra moderne qui trie, pèse et dispose le café dans des sacs de 250g… au gramme près, avant d'apposer sur le sac l’étiquette de la marque. Cette machine, opérée par une seule personne et d’une capacité de 1500 sachets par heure, est présentée au Grand Palais sous les yeux émerveillés du ministre des travaux publics en personne, qui ne manque pas de souligner l’esprit de modernité de l’entreprise.
Elle aussi se rend chez l’habitant grâce à des chariots poussés par des colporteurs ou tirés par des chiens. Pour la distribution du café, l’usine de Clichy s’équipe en 1913 d’une machine ultra moderne qui trie, pèse et dispose le café dans des sacs de 250g… au gramme près, avant d'apposer sur le sac l’étiquette de la marque. Cette machine, opérée par une seule personne et d’une capacité de 1500 sachets par heure, est présentée au Grand Palais sous les yeux émerveillés du ministre des travaux publics en personne, qui ne manque pas de souligner l’esprit de modernité de l’entreprise.
09. Article du Matin sur la présence du Planteur de Caïffa à l’exposition de Roubaix, 27 juillet 1911.
10. Affiche publicitaire de Leonetto Cappiello pour le Planteur de Caïffa, vers 1925.
11. Cartons publicitaires des entreprises Caïffa et Debray.
Les deux entreprises font leur promotion en participant à des foires expositions, très populaires à l’époque, et en distribuant des cartes illustrées ou des cartes postales. Le planteur de Caïffa a une autre stratégie publicitaire tout à fait originale : une fanfare constituée de 75 à 100 musiciens, appelée « Harmonie du Planteur de Caïffa », qui se produit régulièrement aux tuileries mais aussi dans toutes sortes d’évènements populaires entre 1905 et 1914.
12. Annonce d’une des premières prestations de la fanfare Harmonie du Planteur de Caïffa, Le Journal 3 septembre 1905.
13. La fanfare Harmonie du Planteur de Caïffa au grand complet, 1906.
14. La fanfare près de l’Usine de la rue Boulitte, 1910.
15. L’Harmonie du Planteur de Caïffa se produit régulièrement au Jardin des Tuileries, sous la direction de M. Dreyfus (L’Aurore 4 juillet 1906).
Autre méthode publicitaire d’envergure, le planteur de Caïffa édite aussi un journal mensuel illustré appelé « Le Caïffa » qui est distribué par les porteurs et permet, à travers des capsules, dessins et histoires humoristiques, de faire la promotion des produits offerts par la maison.
16. Couverture du Numéro 117-118 du journal « Le Caïffa » (aout-septembre 1937).
C’est que les deux entreprises, par leurs réseaux respectifs, ne distribuent pas que du café mais aussi toute sorte de denrées pour la maison. Les colporteurs deviennent ainsi petit à petit de véritables épiciers ambulants. Ils sont attendus dans les villages par femmes et enfants, à l’affut des biscuits, bonbons, chocolat et thé que contiennent les triporteurs. On retrouve aussi dans les points de vente des boites de tapioca, des pâtes, de l’huile, du savon, des desserts instantanés, et même des trousses de couture et du savon à barbe…
17. Les enfants attendent avec impatience les chariots de Caïffa.
18. Sachets de café du Planteur de Caïffa et des établissements Debray.
19. Denrées alimentaires disponibles dans les succursales Caiffa et Debray.
20. Le chariot débordant de sachets de Café, thé et chocolat sert à la vente directe, dans la rue.
21. Crème renversée instantanée de marque « Au planteur de Caïffa ».
22. Boites de bonbons Caïffa et Debray.
23. Boite en métal décorée des établissements Debray.
24. Devanture d’une épicerie « Au planteur de Caïffa » annonçant Cafés, Thés, Chicorées et Pâtes alimentaires, ainsi que la livraison à domicile.
25. Pain de savon et savon à barbe de marque « Au planteur de Caïffa ».
26. Services en porcelaine portant le sceau des établissements Caïffa et Debray, offertes certainement contre des primes-récompense.
27. Boite illustrée des établissements Debray.
28. Boite de couture des établissements Caïffa.
Pour fidéliser la clientèle un ingénieux système de timbres-récompense est mis en place, l’accumulation de points permettant de recevoir des rabais ou des cadeaux. Des « magasins de primes » et des catalogues permettent d’aller chercher ou admirer les récompenses potentielles : soupières, tasses, bols, services d’assiettes en porcelaine et autres objets pour la maison. Un stratagème encore utilisé aujourd’hui par de nombreuses entreprises.
29. Timbre de récompense « Au planteur de Caïffa ».
30. Magasin de Primes rassemblant les objets pouvant être échangés contres des timbres de récompense.
31. Carnet de timbres-primes « Au planteur de Caïffa ».
32. Collection de timbres « Au planteur de Caïffa » ornant les pages du carnet.
33. Illustration d’un sac de café « Au planteur de Caïffa » annonçant le remplacement du timbre par «un bon spécial » à l’achat de chaque sachet de café.
34. Carnet de timbres-primes « Au planteur de Caïffa », 1912.
35. Collection de timbres et répertoire des achats donnant droit à un timbre-prime (encaustique, insecticide, cire, tue-Moustiques, tue-punaises et détachant « la précieuse »).
36. Carnet de timbres-récompenses des établissements Debray.
La croissance rapide de ces deux entreprises suivant des schémas très expansionnistes, pour ne pas dire capitalistes, ne laissera personne indifférent. Durant la période de mouvements populaires et de revendications caractérisée par la montée du parti socialiste (à une époque où le mot "socialisme" voulait encore dire quelque chose) puis l’arrivée du Front Populaire, certaines luttes vont forcément se jouer autour de ces deux établissements symboliques.
Notes
____________________________________
* Voir le très bel historique, «Au temps du Caïffa», par Jean-Claude Trinquet, Vents du Morvan N°28, p53.
Dernière édition par pootoogoo le Sam 28 Mai 2016, 23:02, édité 3 fois
_________________
« Le savoir est le seul bien qui augmente quand on le partage »
« Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Autrement dit : plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. »
pootoogoo- Admin
- Date d'inscription : 20/01/2012
Age : 49
Machine à café : Caravel
Broyeur : Porlex Mini
Nombre de messages : 3593
Localisation : Essonne
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
Cool ! Merci ! 😉
zeb- Admin
- Date d'inscription : 01/03/2010
Age : 53
Nombre de messages : 10928
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
Bon allez, je m'excuse d'avance auprès des lecteurs échoués ici par hasard après avoir tapé des mots clés comme "savon à barbe", "trousse de couture" ou "service en porcelaine"... il se trouve que les mouvements sociaux et le Front Populaire sont des sujets qui m'intéressent, je me suis un peu lâché.
Je ne m'excuse d'avance pas auprès du patronat et de l'extrême droite, même si je ne suis pas très tendre avec eux. J'espère que l'étonnante actualité de cette histoire en fera réfléchir quelques-uns...
Voilà qui va conclure la saga Debray/Caïffa et va me permettre de passer de leurs fours (de torréfaction) à mes moulins.
Je ne m'excuse d'avance pas auprès du patronat et de l'extrême droite, même si je ne suis pas très tendre avec eux. J'espère que l'étonnante actualité de cette histoire en fera réfléchir quelques-uns...
Voilà qui va conclure la saga Debray/Caïffa et va me permettre de passer de leurs fours (de torréfaction) à mes moulins.
_________________
« Le savoir est le seul bien qui augmente quand on le partage »
« Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Autrement dit : plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. »
pootoogoo- Admin
- Date d'inscription : 20/01/2012
Age : 49
Machine à café : Caravel
Broyeur : Porlex Mini
Nombre de messages : 3593
Localisation : Essonne
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
Bisbille à Boulitte et Clichy-la-Garenne
37. Action papier des Établissements Debray.
38. Action papier « Au planteur de Caïffa », 1922.
39. Action papier de 250 francs des Établissements Debray.
40. Article mentionnant la vente de la firme « Au planteur de Caïffa » à « The Anglo Continental Supply Company Limited » (Revue Socialiste du 15 avril 1914).
41. Capital et bénéfices des Cafés Debray de 1922 à 1932 (L’Européen 13 janvier 1933).
42. Bénéfices des grands groupes français dont Caïffa, dans un article dénonçant les avantages fiscaux de ces grands groupes face aux petits commerçants (L’Humanité, 30 juin 1932).
43. Carton publicitaire du journal « Le petit Parisien », « Au planteur de Caïffa » et des « Chocolats Henri Jacquin » montrant une mitrailleuse durant des manœuvres militaires.
44. La maison « Au planteur de Caïffa » participe à l’armement de la France en offrant un aéroplane (La Presse, 10 mars 1912).
45. Michel Cahen, patron de la maison Caïffa offre un dirigeable à l’armée française (Le Journal, 12 juin 1916).
46. Communiqué patriotique des Établissements Debray (Le Petit Parisien, 23 aout 1914).
47. Deux livreurs des cafés Debray qui peinent à voir les beaux jours.
48. Article virulent de Pierre Tesché sur les conditions de travail des livreurs de café « Au planteur de Caïffa » (Le Petit Parisien, 22 novembre 1908).
49. Extrait du jugement de Cahen contre Bloch de 1918, mentionnant l’entreprise « Aux planteurs Africains ».
50. Magasin « Au planteur d’Abyssinie » avec sa devanture et ses tripoteurs en tout point similaires à ceux des entreprises Debray et Caïffa.
51. Les débuts de l’organisation syndicale des livreurs de café parisiens (Le Radical 21 janvier 1911).
52. Grève des courtiers et livreurs de café du Planteur de Caïffa (Le Radical, 25 février 1911).
53. Poursuite de la grève des livreurs (Le Radical, 27 février 1911).
54. Le déroulement du procès Malvy (Le Radical, 21 juillet 1918).
55. Le témoignage de Léon Daudet mettant en cause Michel Cahen durant le procès Malvy (Le Radical 21 juillet 1918).
56. La guerre n’empêche par les activités commerciales de se poursuivre.
57. Les pourparlers entre la délégation syndicale et le patronat portent fruit au Planteur de Caïffa, (L’Humanité, 11 aout 1919).
58. Les grèves de 1936 touchent de nombreuses maisons de torréfaction (Le Matin, 24 spetembre 1936).
59. Usine de Malakoff, sortie des ouvriers.
60. Occupation de l’usine de Malakoff par les ouvriers (Le Journal, 17 septembre 1936).
61. Incendies de 1928 et 1936 à l’usine de Malakoff (Le Petit Parisien, 9 mai 1928 et 12 janvier 1936).
62. Site de l’usine Caïffa de Malakoff, juste avant sa démolition.[ref : topic-topos]
63. L’adresse du 139, rue d’Arcueil (aujourd’hui rue Paul Vaillant Couturier) qui abrite maintenant les locaux de la « Humanis Fonctions Groupe (GIE) ». [site Google Maps].
64. Articles de L’Humanité présentant, d’un côté, les dividendes des cafés Debray (19 janvier 1937) et, de l’autre, les salaires de misères distribués à ses employés (16 janvier 1938).
65. Un attaque en règle du patronat envers les conditions de travail des livreurs de café de Debray et Caïffa (L’Humanité, 2 mars 1939).
66. Victoire du patronat dans la réduction des salaires des livreurs (L’Humanité, 6 juillet 1939).
67. Article sur Jurquet de La Salle, administrateur de la compagnie Debray, au lendemain de son arrestation (L’Humanité, 5 février 1938), il ne fut finalement pas parmi les 71 membres du CSAR inculpés.
68. Le nouveau logo de la compagnie « Au Planteur de Caïffa », 1962.
69. Carton publicitaire de la compagnie Caïffa dans les mêmes années.
70. Figurines « Thierry la Fronde » collectionnables offertes à l’achat de paquets de café Caïffa, début des années 60.
FIN
Notes
____________________
1. Cahen aurait prêté 200 milles francs à Almereyda (père du cinéaste Jean Vigo), le cofondateur du journal qu’aurait distribué aux soldats le réseau de Cahen. Il met aussi en cause Cahen et son amitié avec Marion, représentant du syndicat des bistrots, pour avoir donné aux soldats un accès trop facile à l’alcool. Malvy sera finalement innocenté des accusations de trahison mais tout de même condamné pour avoir failli à sa tâche. Almereyda sera retrouvé mort dans une cellule en 1917.
2. «Au temps du Caïffa», par Jean-Claude Trinquet, Vents du Morvan N°28, p53.
3. Voir le programme du CNR de 1944 en version imprimable ou en version audio.
4. http://www.mokarex.fr/index.html
5. http://chevaliersdelenfance.com/caiffa/
De grands commerçants de café à leur fondation, les deux maisons Debray et Caïffa deviennent deux géants de l’alimentaire pour lesquels la vente de produits d’épicerie prend une place de plus en plus importante. En 1933 ces ventes représentent près de la moitié du chiffre d’affaire des Cafés Debray et les bénéfices cumulés sont considérables. Ces bénéfices retombent dans les poches d’actionnaires car les deux entreprises sont capitalisées en bourse, depuis 1909 pour Debray et 1911 pour Caïffa (trois ans après leur rachat par « the Anglo Continental Supply Company Limited »). Pour Debray, les actions émises à l’origine étaient de 500 francs, un montant qui n’étant pas à la portée de toutes les bourses (L’Européen, 13 janvier 1933).
37. Action papier des Établissements Debray.
38. Action papier « Au planteur de Caïffa », 1922.
39. Action papier de 250 francs des Établissements Debray.
Si les activités ralentissent un peu durant la guerre de 14-18, avec la mobilisation et les zones de guerre, aucun des deux établissements ne souffrent du crash boursier de 1929, au contraire. Les affaires vont pour le mieux : à la veille de la Seconde guerre mondiale, ce sont plus de 10 millions de bénéfices annuels (soit 7 millions d’€ actualisés) que font chacune des deux entreprises.
40. Article mentionnant la vente de la firme « Au planteur de Caïffa » à « The Anglo Continental Supply Company Limited » (Revue Socialiste du 15 avril 1914).
41. Capital et bénéfices des Cafés Debray de 1922 à 1932 (L’Européen 13 janvier 1933).
42. Bénéfices des grands groupes français dont Caïffa, dans un article dénonçant les avantages fiscaux de ces grands groupes face aux petits commerçants (L’Humanité, 30 juin 1932).
Cela fait des administrateurs et financiers de ces deux entreprises des hommes particulièrement riches et influents d’autant qu’ils bénéficient d’importants avantages fiscaux, contrairement aux petits commerçant. Michel Cahen a tellement d’argent qu’il vient à la rescousse de la Nation en offrant tour à tour à l’état français un avion de guerre (en 1912) et un dirigeable (en 1916). Peut-être que ces « beaux gestes » ne sont pas sans rapport avec le fait que le gouvernement vote des décrets en sa faveur…
43. Carton publicitaire du journal « Le petit Parisien », « Au planteur de Caïffa » et des « Chocolats Henri Jacquin » montrant une mitrailleuse durant des manœuvres militaires.
44. La maison « Au planteur de Caïffa » participe à l’armement de la France en offrant un aéroplane (La Presse, 10 mars 1912).
45. Michel Cahen, patron de la maison Caïffa offre un dirigeable à l’armée française (Le Journal, 12 juin 1916).
Quant aux cafés Debray, ils se sentent obligés de préciser par voie de communiqué qu’ils font aussi leur part pour l’effort de Guerre, puisque 5 des 8 membres du conseil d’administration « exclusivement français » (une attaque à peine déguisée contre le Planteur de Caïffa) sont mobilisés et qu’ils participent à l’approvisionnement des militaires en café.
46. Communiqué patriotique des Établissements Debray (Le Petit Parisien, 23 aout 1914).
47. Deux livreurs des cafés Debray qui peinent à voir les beaux jours.
Comme souvent, cette fortune ne s’est pas bâtie seulement sur une idée brillante mais aussi et surtout sur l’exploitation de ses milliers d’employés, véritables serfs de « La Belle Époque » si l’on en croit un article de 1908 : le contrat de travail des livreurs du Planteur de Caïffa, par exemple, stipule qu’ils peuvent être mis à la porte selon le bon vouloir de M. Cahen, que leur carnet de clients ainsi que toute nouvelle clientèle est la propriété exclusive de la compagnie et qu’en cas de renvoi les livreurs pris à commercer avec leurs anciens clients s’exposent à des amandes salées. Le salaire de livreurs en 1910 n’était que de 30 francs (soit 115€ actualisés) par semaine.
48. Article virulent de Pierre Tesché sur les conditions de travail des livreurs de café « Au planteur de Caïffa » (Le Petit Parisien, 22 novembre 1908).
Il en va de même pour les chefs de dépôt : par contrat ils doivent s’engager « à ne prendre aucun intérêt dans un établissement similaire, pendant un temps et dans des lieux déterminés, en cas de renvoi pour quelque motif que ce soit ». Michel Cahen n’hésite pas à attaquer en justice un chef de dépôt de la région Charente renvoyé sans motif et qui avait eu l’effronterie d’ouvrir des Établissements similaires baptisés « Aux Planteurs Africains ». On trouve aussi la trace d’un établissement appelé « Au Planteur d’Abyssinie », peut-être ouvert lui aussi par un autre employé frustré.
49. Extrait du jugement de Cahen contre Bloch de 1918, mentionnant l’entreprise « Aux planteurs Africains ».
50. Magasin « Au planteur d’Abyssinie » avec sa devanture et ses tripoteurs en tout point similaires à ceux des entreprises Debray et Caïffa.
La grogne monte. Ce ne sont pas forcément les beaux jours pour les employés de Caïffa, loin de là. Les frustrations, nées d’inégalités grandissantes et de méthodes autoritaires, s’accumulent dangereusement. Après le renvoi d’une centaine de courtiers en 1910, la grève est déclenchée et les livreurs leur emboitent le pas. Même chose chez Debray, de nombreux conflits de travail éclatent entre les années 10 et la seconde Guerre Mondiale. Ces actions sont souvent concertées, les livreurs de café s’organisant en syndicat, appuyé par le parti communiste.
51. Les débuts de l’organisation syndicale des livreurs de café parisiens (Le Radical 21 janvier 1911).
52. Grève des courtiers et livreurs de café du Planteur de Caïffa (Le Radical, 25 février 1911).
53. Poursuite de la grève des livreurs (Le Radical, 27 février 1911).
Le fragile équilibre social est maintenu par d’habiles jeux de pouvoir. On retrouve en effet le nom de Michel Cahen dans l’affaire Malvy, ce député socialiste du Lot alors ministre de l’intérieur et accusé d’avoir favorisé les mutineries de juin 1917. Durant son procès, Léon Daudet de l’Action Française (journal d’extrême droite) présente M. Cahen comme un proche de Malvy et du « Bonnet Rouge », ce journal anarchiste aux positions pacifistes et accusé par la droite de rapprochement avec l’ennemi.1 Daudet, réputé pour ses fausses accusations, ne s’en prenait peut-être à Cahen que pour le seul motif qu’il était Juif… ou concurrent de Debray (voir plus loin). Il reste que son acharnement envers lui est assez troublant et le placerait plutôt à gauche de l’échiquier politique, à moins de relations purement intéressées (l’approvisionnement de l’armée étant un marché particulièrement lucratif).
54. Le déroulement du procès Malvy (Le Radical, 21 juillet 1918).
55. Le témoignage de Léon Daudet mettant en cause Michel Cahen durant le procès Malvy (Le Radical 21 juillet 1918).
56. La guerre n’empêche par les activités commerciales de se poursuivre.
D’autres mouvements de grèves éclatent après-guerre, ils sont même de plus grande envergure car menés conjointement avec d’autres maisons de torréfaction (les Cafés Gilbert, le Café Martin, le café de Sao Paulo et la Maison du Café).
Après la mort de Michel Cahen en 1928, c’est son fils Albert qui reprend la direction de l’entreprise. Au début de la seconde Guerre Mondiale, il doit céder la direction à son adjoint Julien Couture à cause des mesures anti-juifs.2 Ces différents passages de pouvoir ne semblent changer en rien les méthodes de l’entreprise.
Après la mort de Michel Cahen en 1928, c’est son fils Albert qui reprend la direction de l’entreprise. Au début de la seconde Guerre Mondiale, il doit céder la direction à son adjoint Julien Couture à cause des mesures anti-juifs.2 Ces différents passages de pouvoir ne semblent changer en rien les méthodes de l’entreprise.
57. Les pourparlers entre la délégation syndicale et le patronat portent fruit au Planteur de Caïffa, (L’Humanité, 11 aout 1919).
58. Les grèves de 1936 touchent de nombreuses maisons de torréfaction (Le Matin, 24 spetembre 1936).
59. Usine de Malakoff, sortie des ouvriers.
60. Occupation de l’usine de Malakoff par les ouvriers (Le Journal, 17 septembre 1936).
À Malakoff, de nombreux conflits de travail éclatent aussi dans les années 20 et 30. En plus de conditions de travail précaires, existe un réel danger : en 1928 et 1936, deux violents incendies endommagent fortement l’usine. Elle résistera pourtant au passage du temps et ce jusqu’en 2010, date à laquelle elle a été totalement rasée pour accueillir de nouveaux bâtiments, ceux de la « Humanis Fonctions Groupe (GIE) ». Pied de nez de l’histoire, GIE est une mutuelle qui œuvre dans le domaine de la protection sociale.
61. Incendies de 1928 et 1936 à l’usine de Malakoff (Le Petit Parisien, 9 mai 1928 et 12 janvier 1936).
62. Site de l’usine Caïffa de Malakoff, juste avant sa démolition.[ref : topic-topos]
63. L’adresse du 139, rue d’Arcueil (aujourd’hui rue Paul Vaillant Couturier) qui abrite maintenant les locaux de la « Humanis Fonctions Groupe (GIE) ». [site Google Maps].
Cibles des journaux de gauche tels que « L’Humanité » et « Le Radical », les deux plus importants torréfacteurs de France sont l’icône de la montée du capitalisme sauvage et le signe (pour paraphraser Jiddu Krishnamurti) d’une société malade. Placés en parallèles, les dividendes mirobolants des administrateurs et les salaires de misères versés aux salariés ne laissent présager rien de bon.
64. Articles de L’Humanité présentant, d’un côté, les dividendes des cafés Debray (19 janvier 1937) et, de l’autre, les salaires de misères distribués à ses employés (16 janvier 1938).
65. Un attaque en règle du patronat envers les conditions de travail des livreurs de café de Debray et Caïffa (L’Humanité, 2 mars 1939).
À l’époque où l’on se bat pour préserver la loi des 40 heures, les livreurs de café sont pris en tenaille entre l’augmentation du coût de la vie et les pressions patronales pour la réduction de leur salaire. Ce sont les patrons qui ont finalement le dernier mot puisque la diminution des conditions de travail est décrétée par un juge-arbitre alors qu’éclate la seconde Guerre Mondiale.
66. Victoire du patronat dans la réduction des salaires des livreurs (L’Humanité, 6 juillet 1939).
Pas de traces de Debray après 1944 mais on peut penser que les lendemains de la Guerre avec la politique très à gauche et anti-trust instaurée par le Conseil National de la Résistance3 n’ait pas été forcément propices au géant du café. D’autant que l’un des administrateurs des Cafés Debray, Robert Jurquet de La Salle, faisait partie des dirigeants du Comité de Rassemblement Anti-Soviétique (CRAS, La Cagoule) un groupuscule fasciste impliqué dans l’infiltration et la provocation des milieux ouvriers (et associé à la fusillade de Clichy du 16 mars 1937). On peut donc supposer que les administrateurs des Cafés Debray, comme un grand nombre d’administrateurs de grandes sociétés françaises, avaient choisi leur camp juste avant la Guerre (« Le choix de la défaite », comme l’écrit Annie Lacroix-Riz). Cette guerre que, précisément, l’affrontement idéologique extrême droite - extrême gauche avait en parti provoquée.
67. Article sur Jurquet de La Salle, administrateur de la compagnie Debray, au lendemain de son arrestation (L’Humanité, 5 février 1938), il ne fut finalement pas parmi les 71 membres du CSAR inculpés.
Le Planteur de Caïffa, lui, survit à la Guerre mais doit se reconstruire. Les Caïffa désertent graduellement les campagnes dans les années 50 avec l’invasion des automobiles et le développement de commerces locaux, l’entreprise repart sur ses bases en se concentrant de nouveau sur la torréfaction. Les affaires reprennent, en 1962, elle rachète les Cafés Mokalux, les Cafés Martin et 25% des parts de "La Maison du Café" (maison fondée en 1923 par les frères argentins Della Valle). Les deux entreprises finissent par fusionner en 1967 et c’est l’appellation « Maison du Café » plutôt que Caïffa qui survivra à l’opération. Durant ce parcours, elle poursuit avec les mêmes stratégies commerciales que dans les années 1910. À l’instar de la Maison du Café et de Mokarex4, elle offre des figurines collectionnables à l’achat de sacs de café. C’est d’abord une série sur le thème de la crèche, puis du cirque, et enfin des personnages de Thierry la Fronde, cette série télévisée diffusée de 1963 à 1966 par l’ORTF qui remporta un très grand succès. Peut-être avez-vous déjà vu ces figurines dans le coffre à trésor de vos parents, si vous remettez la main dessus, vous remarquerez qu’elles portent l’inscription « MC Caïffa » (pour Maison du Café - Caïffa).
68. Le nouveau logo de la compagnie « Au Planteur de Caïffa », 1962.
69. Carton publicitaire de la compagnie Caïffa dans les mêmes années.
70. Figurines « Thierry la Fronde » collectionnables offertes à l’achat de paquets de café Caïffa, début des années 60.
C’est là la dernière révérence de la marque « Caïffa » dans l’histoire commerciale française. Ces figurines qui sont aujourd’hui la convoitise de nombreux collectionneurs5 marquent les débuts du « merchandising »… et Caïffa, « le vétéran du café », y était.
Aujourd’hui la Maison du Café (L'Or, L'Or EspressO, Senseo, Brazil, Le Café, Ma Tradition), fait partie du groupe Jacobs Douwe Egberts, un des trois plus grands torréfacteurs du monde avec Nestlé et Mondelēz International (entreprise avec laquelle elle a fusionné en 2014).
Aujourd’hui la Maison du Café (L'Or, L'Or EspressO, Senseo, Brazil, Le Café, Ma Tradition), fait partie du groupe Jacobs Douwe Egberts, un des trois plus grands torréfacteurs du monde avec Nestlé et Mondelēz International (entreprise avec laquelle elle a fusionné en 2014).
FIN
Notes
____________________
1. Cahen aurait prêté 200 milles francs à Almereyda (père du cinéaste Jean Vigo), le cofondateur du journal qu’aurait distribué aux soldats le réseau de Cahen. Il met aussi en cause Cahen et son amitié avec Marion, représentant du syndicat des bistrots, pour avoir donné aux soldats un accès trop facile à l’alcool. Malvy sera finalement innocenté des accusations de trahison mais tout de même condamné pour avoir failli à sa tâche. Almereyda sera retrouvé mort dans une cellule en 1917.
2. «Au temps du Caïffa», par Jean-Claude Trinquet, Vents du Morvan N°28, p53.
3. Voir le programme du CNR de 1944 en version imprimable ou en version audio.
4. http://www.mokarex.fr/index.html
5. http://chevaliersdelenfance.com/caiffa/
_________________
« Le savoir est le seul bien qui augmente quand on le partage »
« Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Autrement dit : plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. »
pootoogoo- Admin
- Date d'inscription : 20/01/2012
Age : 49
Machine à café : Caravel
Broyeur : Porlex Mini
Nombre de messages : 3593
Localisation : Essonne
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
merci pootoogoo,ton article fera echo chez les employés d'amazon ...de là à former un syndicat d'interimaires...sacrée histoire en tous cas,on était déjà bien mal barrés à l'époque!
elvice2000- Date d'inscription : 13/01/2016
Machine à café : robot
Broyeur : pharos
Nombre de messages : 6694
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
et à l'heure des commémorations de 1916 et autres agitations actuelles, comme le disait Anatole France:
"on croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels"
Toujours aussi captivant mon cher pootoo
"on croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels"
Toujours aussi captivant mon cher pootoo
rotchitos- Date d'inscription : 05/12/2009
Machine à café : Eleveur de leviers
Broyeur : Mazzer kéké la praline
Nombre de messages : 4678
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
vraiment impressionnant, je ne me serais jamais douté
chapeau pour ce reportage!
mais alors, qu'en est-il des torréfacteurs tels que Comptoirs Richards, Coffea et cie qui sont nés après-guerre?
chapeau pour ce reportage!
mais alors, qu'en est-il des torréfacteurs tels que Comptoirs Richards, Coffea et cie qui sont nés après-guerre?
r0bin- Date d'inscription : 14/06/2013
Machine à café : Rocket Cellini mod MK2, La Pavoni 1954, Faema Velox
Broyeur : Feldgrind 1.2, Mazzer SJ, Mazzer Major, Macdobar Super
Nombre de messages : 3975
Localisation : Hauts de Seine (92)
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
J'ai vu estimé quelque part qu'ils avaient chacun 10% du marché en France (faudrait vérifier avec les chiffres de la consommation nationale pour être sûr), ça laisse de la place pour d'autres...
Les Cafés Richard ont racheté un certain nombres de marques parisiennes qui œuvraient déjà avant-guerre comme Weiss (voir ici)... il parait qu'ils ont des archives, j’attends.
Ce qui est spécial avec Debray et Caïffa, c'est le déploiement national. Faites l'exercice de parler du Planteur de Caïffa à vos parents ou grands-parents (nés autour de 45 et avant), vous en aurez sûrement qui se souviennent.
J'ai fait l'exercice et eu droit à de petits bouts de l'histoire familiale.
Les Cafés Richard ont racheté un certain nombres de marques parisiennes qui œuvraient déjà avant-guerre comme Weiss (voir ici)... il parait qu'ils ont des archives, j’attends.
Ce qui est spécial avec Debray et Caïffa, c'est le déploiement national. Faites l'exercice de parler du Planteur de Caïffa à vos parents ou grands-parents (nés autour de 45 et avant), vous en aurez sûrement qui se souviennent.
J'ai fait l'exercice et eu droit à de petits bouts de l'histoire familiale.
_________________
« Le savoir est le seul bien qui augmente quand on le partage »
« Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Autrement dit : plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. »
pootoogoo- Admin
- Date d'inscription : 20/01/2012
Age : 49
Machine à café : Caravel
Broyeur : Porlex Mini
Nombre de messages : 3593
Localisation : Essonne
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
Impressionnant ! Et la "modernité" du capitalisme et du merchandising est en effet bluffante !
Tu as de l'histoire familiale en france en fait, Pootoogoo ? Tu es un québécois "récent" ?
Merci pour cette somme historique bien intéressante.
Tu as de l'histoire familiale en france en fait, Pootoogoo ? Tu es un québécois "récent" ?
Merci pour cette somme historique bien intéressante.
LTB- Professionnel
- Date d'inscription : 06/11/2013
Age : 44
Machine à café : Cafelat Robot / DC super mini
Broyeur : ARCO 2-1 / Mazzer Major
Nombre de messages : 2515
Localisation : Sud Isère
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
Tiens, pis d'ailleurs, au québec, ils transportaient du café dans des traineaux pour alimenter les drugstore des trappeurs? tu vas pouvoir nous sortir un bouquin à force avec toutes tes histoires!
elvice2000- Date d'inscription : 13/01/2016
Machine à café : robot
Broyeur : pharos
Nombre de messages : 6694
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
Les nouveaux contes du père Castor...
@LTB, disons que je suis un immigrant récent au Québec, français d'origine. Parti pour mes études, j'ai oublié de rentrer.
@LTB, disons que je suis un immigrant récent au Québec, français d'origine. Parti pour mes études, j'ai oublié de rentrer.
_________________
« Le savoir est le seul bien qui augmente quand on le partage »
« Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Autrement dit : plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. »
pootoogoo- Admin
- Date d'inscription : 20/01/2012
Age : 49
Machine à café : Caravel
Broyeur : Porlex Mini
Nombre de messages : 3593
Localisation : Essonne
Re: Voyage dans le temps... en triporteur [Éts Debray et Caïffa]
Parfois on a la tête trop pleine de choses, alors on oublie ce qui n'est pas important
LTB- Professionnel
- Date d'inscription : 06/11/2013
Age : 44
Machine à café : Cafelat Robot / DC super mini
Broyeur : ARCO 2-1 / Mazzer Major
Nombre de messages : 2515
Localisation : Sud Isère
Page 1 sur 2 • 1, 2
Sujets similaires
» Machine de voyage
» Moulin de voyage
» voyage a florence
» Equipement de voyage
» Voyage à "el Cafetero", en Colombie
» Moulin de voyage
» voyage a florence
» Equipement de voyage
» Voyage à "el Cafetero", en Colombie
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum