La disparité des prix pour des cafés d'origines identiques

En cherchant des cafés en grains provenant de la région de Guji, en Ethiopie, j'ai constaté un écart de prix assez conséquent (+63%) entre 2 torréfacteurs : Pfaff et Terre de café.
Pourtant les 2 cafés ont l'air de provenir de la même plantation :

Producteur: Guji Highland Coffee Plantation pour les deux
Ferme/Parcelle :  Dambi Uddo Qararo pour les deux
Variété: Heirloom pour les deux
Grade: Q pour les deux
Traitement: Nature pour les deux

Les seules différence que je constate sont:
la note : 83/100 pour Pfaff et 88/100 pour Terre de café.
le prix: 7.90€ (250g) pour Pfaff et 12.90€ (250g) pour Terre de café
la torréfaction

Comment justifier cet écart de prix ?
Plusieurs pistes : Les cafés ont pu être achetés à 2 moment différents, le prix ayant changé. La part de l'image de la marque aussi, Terre de café se présentant comme  plus haut de gamme.

pour expliquer la note, probablement une récolte différente (à moins que ce soit une note qu'ils donnent avec des critères différents) ou bien une partie de la récolte meilleure qu'une autre (mieux exposée, etc)
pour expliquer l'écart de prix, c'est aussi le savoir-faire (et le marketing / l'image de marque) promu par la maison
il ne suffit pas d'acheter un grain vert il faut savoir le cuire

ce serait l'occasion parfaite d'acheter les deux paquets et de déguster à l'aveugle pour voir si tu trouves une différence

Ce ne sont pas les mêmes lots, l'écart de note est important ici : à 83 on est dans du correct sans plus, à 88 ça commence à être excellent. L'écart qualitatif entre les lots doit être très significatif. Après chez terre de cf tu payes aussi l'enseigne parisienne, nul doute, mais chez pfaff un peu aussi... chez un indep comme cataldi ces cafés seraient je pense à 6 et 9e au lieu de 8 et 13...
Pour revenir sur la différence entre lots tu peux penser à un domaine viticole et ses différentes cuvées ( standard, grand cru etc). Divers facteurs jouent pour le café mais le principal est probablement la main d'oeuvre (temps passé /expertise / exigence) dans le choix des cerises / maturité / tri défauts et la maîtrise des process post récolte etc. Tout un art!

Peut être aussi chacun d'eux a établi une norme de tri et de sélection des cerises avec cette ferme, plus drastique, ou avec une étape supplémentaire chez Terre de café ?

Je ne vais pas me prononcer sur la qualité de leur torréfaction et de leur protocole qualité, mais parlons du vert ! La différence entre un 83 et un 88 est absolument énorme.

Il est très probable que le vert en 88 coûte au minimum 2 fois plus cher que le 83.

Oui, il y a un gouffre entre un café noté 83 et un autre noté 88. D'où une différence de prix justifiée.

Quoi qu'il en soit, la démarche de Pfaff ou de Terre de café consistant à rendre publics les scores de cupping est vraiment louable. J'espère que tous les torréfacteurs les imiteront. A ma connaissance, en Europe, seul Gardelli fait de même.

De nombreux torréfacteurs le font ! Cela dit, ce n’est pas toujours pertinent je trouve.

Je serais curieux d'avoir la liste de tous les torréfacteurs qui le font.

Dans mon expérience, c'est au contraire très pertinent. J'ai été surpris par "l'objectivité" des scores de cupping. Plus on monte haut, plus les cafés gagnent en complexité et deviennent incroyablement "typés". Mais j'ai peu d'expérience avec des cafés notés au-delà de 91 (les prix s'envolent aussi).

Suite à ton message je suis allé vérifier et il est vrai que c’est pas forcément affiché sur les sites. Un simple mail te donnera l’information je pense !

La limite de la note est qu'elle a été donnée pour une torréfaction particulière au moment du cupping. Le vendeur torréfie à sa façon. Je pense qu'il faut plus voir la note comme le potentiel du grain et c'est au torréfacteur de faire honneur aux grains qu'il a acheté.

Cela m'étonnerait que beaucoup de torréfacteurs soient prêts à divulguer le score de cupping des cafés qu'ils achètent... C'est un peu comme s'ils dévoilaient leurs marges.

Une autre information intéressante serait de savoir à quel prix ils achètent le café vert, et s'ils passent par des grossistes ou achètent directement à des coopératives. A ma connaissance, seul Drop Coffee (Stockholm) dit à quel prix ils rémunèrent le producteur, et c'est tout à leur honneur.

Franchement de nombreux torréfacteurs le font, au pire en le demandant. Ça m’embête de me mette en avant, mais le nom de l’importateur et la fiche du café sont même mis en avant sur mon site.

Quelqu'un peut m'expliquer en quoi consiste le cupping et son influence sur le prix ?

Le cupping est une méthode de préparation du café utilisée par les "goûteurs professionels" (appelé Q Grader) de la Speciality Coffee Association of America (SCAA) afin de noter les cafés sur une note sur 100.
Pourquoi cette méthode ? C'est celle qui a le moins d'impact sur les saveurs du café. C'est la plus neutre et la plus facile à reproduire car celle qui a le moins de variables aléatoires. La méthode ressemble comme 2 gouttes d'eau à la méthode cafetière à piston : 12g de café moulu (mouture moyenne-fine) + 200g d'eau bouillante ; attendre 4 minutes ; casser la croûte qui s'est formée à la surface puis enlever les résidus restants ; attendre 10 minutes que le café refroidisse. Vidéo explicative :

Les Q grader utilise ensuite cette fiche

et cette roue (lien) afin d'évaluer les goûts, les arômes, corps, les saveurs, la texture ... pour déterminer la note. Un café a le droit à l’appellation café de spécialité s'il obtient une note minimum de 80/100.

Est ce que la note d'un café influe sur le prix ? Oui. Est-ce qu'un café d'un pays A noté 90/100 est toujours meilleur qu'un café d'un pays B noté 85/100 ? Non. La note est un des nombreux facteurs qui comptent pour le prix : pays, altitude, certification(bio, fair trade, rain forest aliance), offre/demande, le torréfacteur achète-t-il son café auprès d'un tiers ou est relation direct avec la ferme, la coopérative ; le coût de la main d’œuvre dans le pays, al quantité achetée, réputation boutique...

Est-ce qu'un café noté 85 peut être supérieur à un café note 90 ? J'en doute, tant la différence de qualité que représente un écart de 5 points est importante. Toutes choses étant égales par ailleurs, un 90 devrait être (objectivement) bien meilleur qu'un 85... Bien sûr, je ne parle pas de préférences personnelles (subjectivement, tout est possible, quelqu'un peut préférer un nespresso à un Geisha).

Ben je suis comme Lucio, je m'emmerde pas à mettre en ligne les scores SCAE parce que justement il s'agit de scores SCAE, certes basés sur une sorte "d'objectivité collective" mais néanmoins une certaine vision du café, de ce qu'est un défaut, de ce que doit être un bon café etc... donc c'est pertinent dans le sens où ça donne une indication très précise et très "juste" par rapport à une conception du café de spécialité, mais pour la plupart des gens qui ne savent pas à quoi raccrocher ces notes, cela peut les induire à délaisser un café qu'ils auraient certainement préféré (pour ma part, au moins 50 % de mes clients préfèrent mes cafés les moins bien notés).

Et donc bien entendu sur demande je donne les notes SCAE que me file l'importateur, et je donnes le prix d'achat si tu veux, et je suis en train de faire des graphiques avec les marges, comme font certains importateurs par rapport à leurs marges, aux prix payé au producteurs, aux transport, etc...


@didykong : tu es certain de ce que tu avances par rapport à l’appellation café de spécialité ? J'en étais resté au fait qu'il n'y a pas vraiment de norme édictée, et que la plupart de la profession s'accorde à dire que café de spécialité c'est plutôt 85/100 minimum ET traçabilité maximum (ceci restant encore un peu vague).

Pour rectifier, je ne mets pas la note SCA mais je mets directement le lien avec les infos de l'importateur. Il y a la note dessus bien sûr. Et en moins de deux minutes, n'importe qui peut trouver le tarif du vert avec son moteur de recherche préféré.