La Science du Café (Part I, II et III)
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Re: La Science du Café (Part I, II et III)
Je crois qu'on en cause déjà ici https://expresso.1fr1.net/t6150p15-la-science-du-cafe-part-i-ii-et-iii
Gérard JEAN- Prof'spresseur
- Date d'inscription : 06/08/2014
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Re: La Science du Café (Part I, II et III)
pootoogoo a écrit:les rayons cosmiques produisent des particules chargées, entre autre des muons [...]. En quoi est-ce si ridicule comme hypothèse?
En vrac, quelques raisons indépendantes qui m'amenaient à ne pas adhérer à leur proposition:
- Les particules cosmiques qui peuvent interagir substantiellement avec une fine couche de gouttelettes d'eau interagissent a fortiori avec un tissu humain d'1 cm. Il suffirait donc de mettre la main au dessus de la tasses pour voir disparaitre l'effet.
- Les particules cosmiques capables d'interagir avec l'eau interagissent avec la matière usuelle (autre que l'eau comme la brique, le béton, le bois). La probabilité qu'une particule cosmique n'interagisse pas avec les 5 étages de matière au dessus de moi dans mon immeuble (et les traverse donc), mais interagisse ensuite avec les qques mm d'eau au dessus de mon café est infinitésimale.
- Je cite le "Report": "1 particules / min / cm^2".
On parle donc de particules élémentaires, une par une, d'un effet microscopique. On ne parle pas d'un effet macroscopique comme quand on frotte un baton d'ebonite avec une peau de chat (tout le monde fait cette manip au lycée) et qui arrache des électrons qui se comptent en moles. Dit autrement, le ratio entre la force électrique produite par la charge d'une particule élémentaire et la force due au mouvement ascendant d'air résultant du gradient de température au dessus du café est astronomiquement faible.
- Par contre, pour un nuage atmosphérique l'effet des particules cosmiques devient macroscopique: en effet, on remplace des cm^2 par des km^2, une épaisseur en mm par une épaisseur en centaines de mètres, un flux de "1 particules / min / cm^2" à un flux autrement plus important car en haute atmosphère, qques secondes deviennent qques jours, et il n'y a pas de maison en brique au dessus des nuages.
- Mon impression est la suivante: quand on verse son thé à 100C dans un tasse, des molécules d'H2O passent dans l'air au dessus de la tasse. Les H2O sont des molécules polarisées (petits dipôles) et elles ont tendance à s'agglutiner en l'air à cause de cela. Les petits amas d'H2O s'organisent ensuite sous forme sphérique (équilibre des forces) et les forces dipolaires en surface donnent lieu à une "tension superficielle". Les sphères trop petites sont emportées par le courant ascendant d'air produit par le gradient de température au dessus du thé. Elles vont se dissiper dans l'air en s'y évaporant rapidement. Les sphères trop grosses sont trop lourdes pour être emportées par ce courant et retombent dans le thé. Il ne reste donc que celles d'une taille taille précise qui restent en suspension, leur poids étant exactement opposé à la force du courant d'air ascendant.
Maintenant, quand deux de ces gouttelettes se rencontrent, elles se combinent pour en donner une plus grosse. La grosse goutte est en effet plus stable que deux petites : ceci est du au fait que la tension superficielle sur la grosse est plus importante car sa surface est moindre (le ratio de la surface de la grosse par celle de la paire de petites est de 1/2^(1/3) qui est inférieur à 1). Dès cet instant, la grosse gouttelette chute car son poids est égal à celui des deux petites mais sa surface est moindre et donc la poussée du courant ascendant aussi. Ainsi, le nuage va disparaître tout seul et se retrouver dans la tasse.
Pour valider une partie de ce scénario, on pourrait mesurer expérimentalement le gradient de température au dessus de la tasse (avec une caméra infrarouge), en déduire le courant ascendant donc la force sur les gouttelettes, et donc le rayon de celles dont le poids annule la force ascendante. Je pense qu'on prédirait ainsi le rayon des gouttelettes que les japonais ont observé.
amicalement_votre- Date d'inscription : 03/01/2013
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Re: La Science du Café (Part I, II et III)
Je ne pensais pas qu'on en viendrait à la physique des particules et c'est vraiment loin de mon domaine... mais on parle d'interaction de charge pas de collision. Les muons sont capables de traverser des km de roche (voir l'article sur les chambres à brouillard). Le pouvoir d'arrêt d'un cm de peau dépend de la vitesse des particules.
Là où je suis d'accord c'est que l'hypothèse devrait être vérifiable, soit en amplifiant le phénomène à l'aide d'une source soit en le réduisant (plutôt que la main, une bonne épaisseur de plomb serait plus efficace).
Après l'explication des gouttes qui se rapprochent assez pour s'assembler (mais comme elles sont chargées, cela ne devrait pas se produire sauf perturbation) ou tout simplement de nouvelles molécules d'eau venant alourdir une des gouttes, entraînant sa chute et une perturbation de charge qui provoque une avalanche est aussi possible. C'est ce qui m'est venu à l'esprit en voyant les photos de l'article.
Comme je l'ai dit plus tôt, Nature n'est pas la gazette du collège de Trifouillis-Les-Oies, cette revue tient sa réputation et son "facteur d'impact" de la rigueur et de l'extrême sélectivité de son comité de lecture. Cela dit, l'esprit critique ne doit jamais dormir au gaz.
Là où je suis d'accord c'est que l'hypothèse devrait être vérifiable, soit en amplifiant le phénomène à l'aide d'une source soit en le réduisant (plutôt que la main, une bonne épaisseur de plomb serait plus efficace).
Après l'explication des gouttes qui se rapprochent assez pour s'assembler (mais comme elles sont chargées, cela ne devrait pas se produire sauf perturbation) ou tout simplement de nouvelles molécules d'eau venant alourdir une des gouttes, entraînant sa chute et une perturbation de charge qui provoque une avalanche est aussi possible. C'est ce qui m'est venu à l'esprit en voyant les photos de l'article.
Comme je l'ai dit plus tôt, Nature n'est pas la gazette du collège de Trifouillis-Les-Oies, cette revue tient sa réputation et son "facteur d'impact" de la rigueur et de l'extrême sélectivité de son comité de lecture. Cela dit, l'esprit critique ne doit jamais dormir au gaz.
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pootoogoo- Admin
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Re: La Science du Café (Part I, II et III)
Je parle aussi d'interaction de charge (puisqu'on parle d'interaction au sens de la physique des particules).
Je peux préciser ma critique pour qu'on se comprenne: si des particules peuvent traverser une épaisseur de roche, c'est qu'elles interagissent faiblement avec la matière. Dès lors, leur interaction avec de l'eau sur qque mm sera totalement infime (l'eau sera "transparente" pour elles). Si au contraire l'interaction avec les qques mm de gouttelettes n'est pas négligeable, alors ces particules interagissent forcément suffisamment avec la matière pour n'avoir aucune chance de traverser les murs de mon appart.
Pour résumer: soit ça passe le mur et donc a fortiori les goutelettes. Soit ça peut interagir avec des gouttelettes et donc ça ne passera pas le mur. Dans les deux cas, l'effet qu'ils invoquent m'apparaît comme exclus.
Perso, je ne vois aucune raison pour que les gouttelettes ne soient pas neutres électriquement (l'hypothèse des rayons cosmiques qui ionisent, pour les raisons évoquées plus haut, je ne la trouve pas sérieuse). Je pense que les seules forces en jeu sont la tension superficielle, le poids, et de pression.... sans subtilité particulière (cosmique ou autre ). Bref.
Je peux préciser ma critique pour qu'on se comprenne: si des particules peuvent traverser une épaisseur de roche, c'est qu'elles interagissent faiblement avec la matière. Dès lors, leur interaction avec de l'eau sur qque mm sera totalement infime (l'eau sera "transparente" pour elles). Si au contraire l'interaction avec les qques mm de gouttelettes n'est pas négligeable, alors ces particules interagissent forcément suffisamment avec la matière pour n'avoir aucune chance de traverser les murs de mon appart.
Pour résumer: soit ça passe le mur et donc a fortiori les goutelettes. Soit ça peut interagir avec des gouttelettes et donc ça ne passera pas le mur. Dans les deux cas, l'effet qu'ils invoquent m'apparaît comme exclus.
Perso, je ne vois aucune raison pour que les gouttelettes ne soient pas neutres électriquement (l'hypothèse des rayons cosmiques qui ionisent, pour les raisons évoquées plus haut, je ne la trouve pas sérieuse). Je pense que les seules forces en jeu sont la tension superficielle, le poids, et de pression.... sans subtilité particulière (cosmique ou autre ). Bref.
amicalement_votre- Date d'inscription : 03/01/2013
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Re: La Science du Café (Part I, II et III)
Une petite remarque de plus: l'effet du gradient de température au dessus du thé est, je pense, vraiment important. C'est le même effet qui crée les volutes quand on fume: le courant ascendant emporte les cendres vers le haut. Dans le cas qui nous intéresse, on a des volutes de gouttelettes d'eau plutôt que de carbone. Cette force ascendante est un effet macroscopique. Ne pas en parler pour interpréter ce phéno me semble intenable.
amicalement_votre- Date d'inscription : 03/01/2013
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Re: La Science du Café (Part I, II et III)
Oui enfin je crois qu'il ne faut pas non plus mélanger, dans un papier, les résultats d'une étude et les parties "hypothèses, perspectives et autres masturbations intellectuelles". Et ce n'est pas péjoratif du tout dans ma bouche. Une partie de l'exercice de rédaction d'article scientifique est de faire rêver (les rares lecteurs et les reviewers). Et encore plus pour une revue à large public comme Nature.
Ces quelques phrases, les hypothèses, les éventuels domaines d'applications, les futures révolutions technologiques que permettent ces nouveaux résultats incroyablement incroyables, c'est la partie littéraire de l'article. Uniquement 0,5% d'un article scientifique, sans doute un peu plus plus dans une revue comme Nature, ça se transforme en 50% dans Sciences et Vie (dans celui de février il y a un truc totalement ridicule dans le domaine des lasers, dans le genre), et ça devient 95% dans les articles vulgarisés de nos quotidiens ou des news sur internet.
Les mecs observent un phénomène, en donnent la substance, et donnent des hypothèses sur la façon dont parfois on observe qu'il disparait. Les hypothèses sont par définition la zone où ils n'ont pas de réponse solide. Et c'est d'ailleurs bien ce qui est marrant, puisque comme ils n'ont pas de réponse, on peut, nous, qui sommes bien plus incompétents que les auteurs, en discuter.
Mais faut pas non plus jeter la pierre là où il n'y a personne.
r
Ces quelques phrases, les hypothèses, les éventuels domaines d'applications, les futures révolutions technologiques que permettent ces nouveaux résultats incroyablement incroyables, c'est la partie littéraire de l'article. Uniquement 0,5% d'un article scientifique, sans doute un peu plus plus dans une revue comme Nature, ça se transforme en 50% dans Sciences et Vie (dans celui de février il y a un truc totalement ridicule dans le domaine des lasers, dans le genre), et ça devient 95% dans les articles vulgarisés de nos quotidiens ou des news sur internet.
Les mecs observent un phénomène, en donnent la substance, et donnent des hypothèses sur la façon dont parfois on observe qu'il disparait. Les hypothèses sont par définition la zone où ils n'ont pas de réponse solide. Et c'est d'ailleurs bien ce qui est marrant, puisque comme ils n'ont pas de réponse, on peut, nous, qui sommes bien plus incompétents que les auteurs, en discuter.
Mais faut pas non plus jeter la pierre là où il n'y a personne.
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ratlos- Date d'inscription : 13/08/2013
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Re: La Science du Café (Part I, II et III)
Merci pootoogoo de m'avoir orienté jusqu'ici ! Tes recherches ont l'air passionnantes,
je vais prendre le temps lire tout ça :-)
En attendant, en ce qui concerne la discussion ci-dessus, l'hypothèse des rayons cosmiques n'est pas fantaisiste. En microélectronique c'est un vrai problème, et plus le système est petit, plus l'effet relatif de ce problème est important. A la limite cela peut même détruire totalement un système comme un qubit. L'effet désastreux qu'ils peuvent potentiellement avoir sur des mémoire flash (même sur Terre) est également d'actualité.
Bon allez, je retourne aux composés odorants de pootoogoo !
je vais prendre le temps lire tout ça :-)
En attendant, en ce qui concerne la discussion ci-dessus, l'hypothèse des rayons cosmiques n'est pas fantaisiste. En microélectronique c'est un vrai problème, et plus le système est petit, plus l'effet relatif de ce problème est important. A la limite cela peut même détruire totalement un système comme un qubit. L'effet désastreux qu'ils peuvent potentiellement avoir sur des mémoire flash (même sur Terre) est également d'actualité.
Bon allez, je retourne aux composés odorants de pootoogoo !
Nuelan- Date d'inscription : 21/09/2015
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Re: La Science du Café (Part I, II et III)
Un autre magnifique incunable de @pootoogoo ! Merci
Flynn- Prof'spresseur
- Date d'inscription : 08/01/2013
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Re: La Science du Café (Part I, II et III)
C'est un plaisir, Flynn.
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Autrement dit : plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. »
pootoogoo- Admin
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