Torréfier... à l'ancienne

Je viens de gouter ma deuxième broche sur the big one, un blend Daterra/Salvador/Yrgacheffe torrefié il y a 5 jours, 750g de vert comme la première fois, un peu plus poussée en cuisson, le premier essai étant resté tout le temps de sa conso avec une dominante trop acidulée à mon gout. Celui là part plutôt bien, pas trop d'acidité, pas d'amertume non plus, une cuisson bien homogène et des grains pas huileux du tout après dégazage.
Finalement, c'est bon à savoir qu'on peut se trouver les moyens de torréfier facilement en quantité "familiale", pour un cout finalement très réduit (mon investissement: 80€ pour le torréfacteur, 30 € pour le réchaud à gaz, et 10 € pour le thermomètre et autant pour un tamis), sous réserve quand même de disposer d'un extérieur pour opérer sans en mettre partout.

Zut, une grosse broche de Malabar moussonné torréfiée samedi par 35°C à l'ombre, je me suis fait encore avoir par ce fichu café qui part en auto combustion au premier crack, en fait sur ce coup là j'ai l'impression que le deuxième crack a enchainé directement sur la fin du premier, et je me retrouve avec du Malabar à un bon vienna, dans le plus pur style de la torréfaction "maison du café". Au moins je n'aurais pas d'acidité, mais c'est drôlement costaud et amer. Le Mezcla de HBF11 est tout doux à coté, là ca approche plus du torrefacto pur! Pour le moment j'hésite sur le sort à lui réserver: l'utiliser à faible dose en mélange (il ne doit pas falloir dépasser les 20 %, il vaut un bon robusta) , le boire bien sucré pour le casser un peu, ou le virer.
J'ai pourtant bien baissé le réchaud dès le début du premier crack, mais avec 600g dans la boule, ca a du dégager un max de chaleur et ca a continué à monter quand même. Je pense que la hausse de la température extérieure a du jouer aussi, en plus de la tendance du malabar à partir en surchauffe que j'avais déjà remarquée. Il va falloir que j'apprenne à en tenir compte.

Après cette mésaventure, ca fait deux fois que j'ai un peu modifié ma procédure de torréfaction. Au lieu de faire deux phases bien distinctes séchage à température modérée et montée au crack à température plus élevée, en jouant sur le robinet du réchaud j'ai laissé le réchaud au réglage initial pour la première phase (à peine augmenté), et j'ai simplement attendu sans y toucher que les grains accumulent la chaleur. De cette manière j'ai une montée en température assez lente mais constante. Le résultat c'est un premier crack moins distinctement audible que dans la première manière, et un temps de torréfaction notablement plus long. Sur la broche de ce matin (pas pesée au départ, mais 520 g en produit fini), je n'étais pas loin de 30 minutes pour une torréfaction assez claire au niveau de la couleur. En ce qui concerne la première torréfaction que j'ai faite de cette manière, j'ai aimé le résultat en tasse, que j'ai trouvé un des plus équilibré que j'ai eu jusqu'à présent, assez corsé mais  sans note acide désagréable et sans amertume prononcée. C'était un mélange Bresil Bahia (un grain vert de café Négril que je n'avais encore jamais utilisé) / Red Bourbon Salvador/ Yrgacheffe. Je n'ai pas encore gouté la broche de ce matin bien sur, qui est un peu similaire, avec juste un peu moins de Yrgacheffe et en remplaçant le Bourbon Salvador par du Caturra Colombie.
Il me reste deux ou trois jours de conso de la précédente, et on verra ce que ca donne en tasse pour celle là, mais j'aime assez cette manière de faire. A voir si c'est applicable à tous les cafés. Je pense que cette deuxième broche est à peine un peu plus claire que la précédente, je vais voir si j'arrive encore à échapper à l'acidité que je n'apprécie pas.


PS: pour le moussonné cramé, je l'ai passé à la poubelle, il était tellement fort et amer qu'il aurait fallu rajouter son poids en sucre pour le rendre buvable...

Bon, un grand moment que je n'étais pas venue sur le forum. Juste un mot en passant pour remercier tous ceux qui ont guidé mes premiers pas dans l'expressio et m'ont permis de trouver l'audace de torréfier mon café moi même . Une petite expérience cumulée sur 25 kilos de café et une petite année plus tard, je commence à bien maîtriser mon vieux torréfacteur à boule monte au gaz. Il me passe des broches jusqu'à 1,2 kg de vert quand le besoin s'en fait sentir, bien que je m'en tienne le plus souvent à 750 g quand les gamins ne sont pas la. Avec un résultat qui est maintenant régulier et conforme à mes goûts. Que du plaisir. Vraiment toute ma reconnaissance à tous ceux qui font vivre ce forum.

J'avais déjà lu ce fil..... Je viens de me le refaire.
Bravo urgane!