70 ans de nostalgie [Gaggia Gilda I]

En lisant ton fil sur le cuivrage de ta chaudière de family j'ai bien noté que tu comptais sur le fait que l'effet de pile n'ait pas lieu parce qu'il n'y a pas d'eau entre cuivre et alu, mais ça fait peur quand même ! Mais si ça fonctionne ça fera date

C'est pour ça qu'il faut une bonne couverture...  

Après quelques tâtonnements sur les conditions de courant (le mieux étant autour de 100mA), ça progresse:



Le bas est bien couvert (non sur la terrasse ça n'est pas de la poussière de Cuivre mais celle du Sahara ).
En revanche, pour la cuve, c'était toujours pas ça. J'ai donc fait un nouveau montage, plus adapté.



Avant de réaliser que le brassage durant le plaquage était super important pour l'uniformité (sinon, ça donne un gradiant qui va de bon en bas à poudreux sur le haut).



J'ai donc monté un mélangeur avec les moyens du bord (une vieille Dremel branchée sur un rhéostat). Notez le voltage vraiment plus bas, qui est l'indicateur de bien meilleures conditions de plaquage.
Et le résultat est vraiment pas mal:

Le tout est de savoir quand s'arrêter...  



Jusqu'à l'arrivée du kit de joints et de la grille envoyés par Francesco ?



Mais là, c'est quand même déjà pas mal.  





Même aux endroits où c'était troué.
Y'a quand même une bonne épaisseur, que j'ai pu éprouver en température, poncer, lisser.

C'est vraiment du boulot remarquable!!!
Ca change la donne vis à vis de pas mal de machines à chaudière alu.

Singe d'un côté...



Cochon de l'autre.

elle est sauvée bravo dr pootoogoo

lol

Bon ben, restera plus qu'à tout remonter...





Comparé à avant nettoyage, y'a au moins 7 différences.

Et le chemin de roulement pour le piston, c'est-à-dire le museau de porc ?

Comment l'as-tu rendu aussi lisse que possible ? A mon avis, c'est aussi un travail important, sinon les joints du piston ne tiendront pas longtemps.

Poncé à la toile Emery, puis à la paille de fer 000. J'ai pas trop d'inquiétude sur l'usure des joints.
Étrangement, cette partie est très corrodée à l'extérieur mais pas trop à l'intérieur.

Est-ce que le frottement régulier du piston n’aurait pas justement empêché la formation d’oxyde d’aluminium?

Possible que ça vienne aussi de la graisse qui devait être sur ses joints.

Just in time...



Le remontage peut commencer. D'abord la résistance.



Pour la connexion des fils, je n'ai pas conservé la méthode "momie" d'origine (un bandage avec un espèce d’emplâtre).





J'ai plutôt mis des fils avec cosses, adaptés à la haute température, pris dans une gaine thermorétractable.



J'ai un peu galéré sur ce câblage (monté/démonté 3 ou 4 fois pour des fils coupés un peu court, l'oubli du support pour le tube de surpression, etc.).
Au final, j'ai protégé les cosses (un peu trop près l'un de l'autre et du capot métallique) avec des céramiques et rajouté une prise de terre. L'interrupteur marche impeccable.



C'est bon pour un premier test de chauffe de la résistance...

Spoiler:

Joli travail! Ca sent le café bientôt ici

J’imagine que tu connais puisque tu es resté qq temps sur ce continent mais tu as du plastique liquide à appliquer sur les connecteurs qui est très pratique: ça s’applique au pinceau, ça reste souple, c’est à peu près la même matière que l’adhésif d’électricien, et ça permet aussi de réparer l’isolant de cables qui ont frotté (bon, dans ton cas, pour les cables d’origine, c’était trop tard, mais pour appliquer sur les connecteurs par sécurité, c’est parfait. Et démontable).

Bon, allez le reste est assez simple, c'est juste du mécano.



$%*&%*$&... enfin... une fois en place, les joints du piston sont quand même hyper durs à passer. Faut y aller pour rentrer le piston. Beaucoup de résistance en haut aussi, mais j'ai fini par y arriver.

Ouf !

Ensuite, on se laisse emporter par le remontage et on oublie de prendre des photos... mais bon j'en ai déjà posté à l'excès sur ce post.

Mais je ne vous épargnerai pas les photos avant/après.

Le temps que tu la restaures, l’herbe a vachement poussé!

Bravo pour le travail et les infos détaillées, ça donne envie de se lancer…

Sinon, pour rentrer le piston avec les joints neufs, un compresseur à segments pourrait peut-être aider? Et ça ne coute pas grand chose:

Bah dis donc ! ça a pas trainé, on dirait un faux avant/après tellement qu'elle a retrouvé ses ors

Et le café ??

Ça vient.
J'ai acheté de l'eau des montagnes aujourd'hui.

Rhooo tu fais un refus d'obstacle ?!

Bon, faut jamais vendre la peau de l'ours... fuite au niveau de la résistance après 10min de chauffe. Va falloir démonter et resserrer.
Patience.

Bon voilà... à la demande générale. Après resserrage des cosses de la résistance, la température dépasses 55°C sans faire sauter les plombs, à la grande joie des gamers de la maison.



Ensuite, le truc classe avec la compatibilité Caravel, c'est que j'ai déjà le bon tasseur à portée de main...



Par contre, la tasse se doit d'être assez large, car c'est prévu pour un double.



Voilà le tout premier espresso du "revival"... destinée aux dieux du Kawa.


Et n'oubliez pas de voter Gaggia ! *

* (Camillo qui, dois-je le rappeler, fût jeté en prison pour avoir distribué des tracts anti-fasciste au début de la prise de pouvoir de Mussolini).

bien joué
alors par rapport à la caravel ou des autres leviers, ca donne quoi ?

et en apparté, je suis très intéressé de savoir comment tu t'es débrouillé pour plaquer le cuivre, j'ai essayé également il y a un moment, sur une surface conductrice, mais j'ai obtenu un dépot non homogène avec des petites boursouflures par endroit

Je ne sais pas s'il faut la comparer à la Caravel... sans trop la critiquer.
Dans son principe, elle est plus proche de l'Europiccola je pense.

Enfin, de toute façon, je n'ai pas encore pu bien goûter les cafés de la Gilda... à suivre certainement ce week-end. Mes critiques pour l'instant vont plutôt dans ses fonctionnalités, disons qu'en étant la première, elle ne pouvait qu'essuyer les plâtres.

Pour le plaquage de cuivre, j'ai essayé d'expliquer plus haut mais sans trop de détails... n'ayant pas tout à fait élucidé ce qui fait que ça marche bien ou pas du tout. Ce que j'ai compris, c'est
- que ça marche pas avec tous les acides, mais avec l'acide citrique, oui. (D'autres, sur des blogs cités utilisent du HCl dilué).
- je n'ai pas eu besoin de rajouter de sel de cuivre dans ma solution (pour le HCl, du Sulfate de Cuivre est recommandé mais je n'ai pas trouvé en magasin), la solution s'est chargée toute seule en ions durant mes essais
- le brassage de la solution durant le plaquage est super important pour que ça marche
- il faut une source de courant contrôlée en tension et (à priori) ne pas dépasser 2V. Pour le courant, s'il est trop fort, des bulles apparaissent sur les parois et c'est le signe que c'est pas bon
- à priori, il faut laisser l'acide agir un petit moment seul en début de procédé, sans appliquer de courant, pour décaper un peu la surface (-> meilleure adhérence)
- il faut un barreau de cuivre de bonne qualité (pas un alliage), le placer idéalement à équidistance des bords et brancher sur le + du circuit (le - sur l'alu)
- être patient, les vitesses de dépôt sont assez faible alors il faut compter au moins 12h pour une couche conséquente
- vérifier que le dépôt est bien amorcé et recommencer s'il le faut en nettoyant au vert d'éponge ou à la paille de fer entre
- ...

Voilà ce que je peux tirer de mon expérience, j'espère que ça t'encouragera à essayer.