70 ans de nostalgie [Gaggia Gilda I]

Je ne sais pas s'il faut la comparer à la Caravel... sans trop la critiquer.
Dans son principe, elle est plus proche de l'Europiccola je pense.

Enfin, de toute façon, je n'ai pas encore pu bien goûter les cafés de la Gilda... à suivre certainement ce week-end. Mes critiques pour l'instant vont plutôt dans ses fonctionnalités, disons qu'en étant la première, elle ne pouvait qu'essuyer les plâtres.

Pour le plaquage de cuivre, j'ai essayé d'expliquer plus haut mais sans trop de détails... n'ayant pas tout à fait élucidé ce qui fait que ça marche bien ou pas du tout. Ce que j'ai compris, c'est
- que ça marche pas avec tous les acides, mais avec l'acide citrique, oui. (D'autres, sur des blogs cités utilisent du HCl dilué).
- je n'ai pas eu besoin de rajouter de sel de cuivre dans ma solution (pour le HCl, du Sulfate de Cuivre est recommandé mais je n'ai pas trouvé en magasin), la solution s'est chargée toute seule en ions durant mes essais
- le brassage de la solution durant le plaquage est super important pour que ça marche
- il faut une source de courant contrôlée en tension et (à priori) ne pas dépasser 2V. Pour le courant, s'il est trop fort, des bulles apparaissent sur les parois et c'est le signe que c'est pas bon
- à priori, il faut laisser l'acide agir un petit moment seul en début de procédé, sans appliquer de courant, pour décaper un peu la surface (-> meilleure adhérence)
- il faut un barreau de cuivre de bonne qualité (pas un alliage), le placer idéalement à équidistance des bords et brancher sur le + du circuit (le - sur l'alu)
- être patient, les vitesses de dépôt sont assez faible alors il faut compter au moins 12h pour une couche conséquente
- vérifier que le dépôt est bien amorcé et recommencer s'il le faut en nettoyant au vert d'éponge ou à la paille de fer entre
- ...

Voilà ce que je peux tirer de mon expérience, j'espère que ça t'encouragera à essayer.

La prochaine fois un veut un time laps pour voir la couche se déposer comme par magie

Bon alors, le petit retour technique promis sur la Gilda...

Les points négatifs:  
- Ne pas avoir de niveau d'eau est vraiment pénible car on ne sait pas du tout combien il y a d'eau dans la cuve, jusqu'à ce que ça déborde
- De plus, le trou par lequel on rempli est trop étroit, ce qui demande un entonnoir
- Il n'est pas possible de vider complètement la machine de son eau (par le piston, il reste le niveau d'eau au-dessus des trous de la chambre, par le haut c'est moins pire mais il reste toujours au moins un verre car le raccord du trou de remplissage rentre sur une distance d'au moins 5cm)... et comme l'eau de la cuve vient en contact avec le café lors d'une extraction, cela fait en sorte qu'on se retrouve avec le l'eau marron pour le prochain tour
- Le porte-filtre avec sortie double oblige à prendre 2 tasses ou une tasse large
- Le démontage n'est pas vraiment prévu et ça rend vraiment galère l'entretien: juste pour graisser le piston, il faut tout démonter et ouvrir par le haut (la grille de sortie de groupe n'est pas faite pour être enlevée... j'en sais quelque chose)
- Lorsque la machine est chaude, le thermomètre qui ferme l'entrée d'eau est tellement chaud qu'on ne peut pas le dévisser à main nue
- le cordon électrique qui part par devant... WTF?


Les points positifs:  
- Elle fait un excellent espresso ! J'ai pas beaucoup de shots à mon actif mais c'est déjà très satisfaisant
- La machine, en alu poli, ne rayonne presque pas et elle reste chaude pendant vraiment longtemps
- Lorsque la machine est posée sur un plan de cuisine, le levier (malgré le fait qu'il soit assez court) monte assez haut pour pouvoir tirer dessus (au lieu de pousser dessus par le haut), ce qui donne une meilleure prise et plus de force
- La machine est très stable, aucun danger de renversement durant l'extraction


Enfin, bref, on voit qu'ils sont loin d'avoir pensé à tout avec cette première machine domestique. Et quand on la compare à une merveille technologique comme la Caravel (où tout se démonte en moins d'une minute), ça fait pitié.

En fait, ils se sont rendu compte assez vite que c'était pas au point: non seulement Gaggia a rapidement changé de modèle (la Gilda 2, très différente, est sortie en 54), mais ceux qui ont pris la suite (le modèle IRIS) ont modifié des points essentiels: clapet assez grand pour le remplissage/vidange de la cuve, le cordon électrique qui part vers l'arrière.

On peut aussi noter que ceux qui ont repris la base Gaggia l'ont immédiatement modifiée, notamment en y ajoutant un niveau d'eau. Mes recherches m'ont en effet amené à un post sur KaffeeNetz de @vectis (dans sa langue maternelle) où, comme sur le site de Francesco, on voit bien que la Caffomatic de Radaelli n'est autre qu'une Gilda I "pimpée"... ce que je n'avais jamais remarqué avant.

Hehe,
mais Paolo Buffa, qui n'était responsable que de l'aspect extérieur du Radaelli Caffomatic, a peut-être aussi veillé à ce que la Caffomatic soit doté d'un verre de regard pour le niveau d'eau et que le câble d'alimentation sorte à l'arrière.

http://www.francescoceccarelli.eu/Macchine/Radaelli/caffomatic_eng.htm

Il est également intéressant de noter que les premiers Caffomatic de 1953 avaient une chaudière en bronze. Un an plus tard seulement, l'aluminium était utilisé. Probablement pour des raisons de coûts ?

J'aime autant la Radaelli que la Gilda I (même la version II). Elles ont toutes l'une ou l'autre imperfection, mais ce sont des exemplaires typiques de l'époque.
Le changement des joints de piston est toutefois aussi une PITA sur la Radaelli.